Où en est l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas ?

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Après la libération des otages prévue lundi matin, un "sommet de la paix" en Egypte, où se rendra Emmanuel Macron, est organisé pour penser l'après et "ouvrir une nouvelle page". Mais plusieurs zones d'ombre persistent, comme le désarmement du Hamas ou le retrait des troupes israéliennes de Gaza.
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L'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas avance.

Basé sur un plan en vingt points annoncé fin septembre par Donald Trump, il prévoit la libération par le mouvement islamiste palestinien, avant lundi matin, des 48 otages restants, vivants ou morts, enlevés en Israël lors de l'attaque sans précédent du Hamas du 7 octobre 2023 qui avait déclenché la guerre à Gaza.

En échange, Israël doit libérer 250 "détenus pour des raisons de sécurité", dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et 1.700 Palestiniens arrêtés dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

Le Hamas a confirmé qu'il allait commencer à libérer les otages israéliens à Gaza dès lundi 13 octobre au matin, comme prévu.

500 000 palestiniens de retour

Dans la bande de Gaza, la Défense civile, organisation de premiers secours opérant sous l'autorité du Hamas, a annoncé samedi que plus de 500 000 personnes déplacées étaient revenues dans le nord du territoire depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu vendredi.

Des secouristes continuent de fouiller les décombres à la recherche de corps après le repli des troupes israéliennes derrières les lignes convenues.

Lundi après-midi, dans la foulée de la libération des otages, un "sommet de la paix" à Charm el-Cheikh, en Egypte, rassemblera les dirigeants d'une vingtaine de pays autour des présidents américain Donald Trump et égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

Emmanuel Macron, Keir Starmer, Giorgia Meloni...

L'objectif étant de "mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza", de "renforcer les efforts pour instaurer la paix et la stabilité au Moyen-Orient" et d'''ouvrir une nouvelle page de sécurité et de stabilité régionale".

Outre MM. Trump et Sissi, sont attendus dans la ville égyptienne sur la mer Rouge, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, le président français Emmanuel Macron et les Premiers ministres britannique Keir Starmer, italien Giorgia Meloni et espagnol Pedro Sanchez, entre autres.

Le chef du gouvernement israélien Benjamin Netanyahu n'a pas donné d'indication sur sa participation.

De son côté, le Hamas a annoncé qu'il ne participerait pas. Un de ses responsables, Hossam Badran, a souligné dans une interview à l'AFP que le mouvement agissait "par l'intermédiaire des médiateurs qataris et égyptiens".

Question épineuse du désarmement

M. Badran a mis en garde contre des négociations "difficiles"  pour la prochaine phase du plan Trump, qui prévoit le désarmement de son organisation, l'exil de ses combattants et la poursuite du retrait d'Israël de Gaza.

"La deuxième phase des négociations nécessite des discussions plus complexes et ne sera pas aussi facile que la première phase", a-t-il averti.

"Nous espérons ne pas revenir (à la guerre), mais le peuple palestinien et les forces de la résistance vont certainement (...) utiliser toutes leurs capacités pour repousser l'agression si la bataille leur est imposée", a-t-il ajouté.

"La remise des armes proposée est hors de question et n'est pas négociable", a indiqué samedi à l'AFP un autre responsable du Hamas sous couvert de l'anonymat.

Le Hamas "ne participera" à la gouvernance

Le mouvement islamiste a évoqué en plusieurs occasions en 2025 un démantèlement progressif de son arsenal (arrêt de la production de nouvelles roquettes, destruction des tunnels vers Israël...), mais à condition qu'il soit assorti d'un projet politique menant à la fin du conflit israélo-palestinien.

Considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, Israël et l'Union européenne, il a maintes fois réaffirmé qu'en l'absence d'une force armée palestinienne, il se réservait un "droit de résister à l'occupation" israélienne.

Mais ce dimanche 12 octobre, une source du mouvement proche des négociations a annoncé que le Hamas ne gouvernera pas la bande de Gaza après la guerre.

"Le Hamas ne participera pas du tout à la phase de transition, ce qui signifie qu'il a renoncé au contrôle de la bande de Gaza, mais il reste un élément fondamental de la société palestinienne", a déclaré à l'AFP cette source sous couvert de l'anonymat.

Destruction de "tous les tunnels" à Gaza

De son côté, le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, a annoncé ce dimanche 12 octobre que l'armée israélienne allait détruire, après la libération des otages retenus dans la bande de Gaza, tous les tunnels du mouvement islamiste dans le territoire palestinien.

Dans un communiqué, il a souligné que ces opérations seraient menées dans le cadre du "mécanisme international (...) sous la supervision des Etats-Unis".

"J'ai ordonné à l'armée de se préparer à cette mission", a-t-il ajouté.

Le Hamas dispose d'un réseau de tunnels sous la bande de Gaza, notamment utilisé par sa branche armée. Israël a affirmé en avoir détruit de nombreux en plus de deux ans de guerre.

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