Le prix Nobel d'économie Philippe Aghion salue "un très bon budget" Lecornu

Kiran Ridley/Getty Images
L'économiste estime que ce budget est ce qui peut "être fait de mieux" au vu des circonstances dans lesquelles il a été élaboré. Quant à la taxe Zucman, poussée par la gauche, Philippe Aghion alerte sur "une catastrophe" qui taxerait l'outil de production.
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Le prix Nobel d'économie Philippe Aghion a salué ce jeudi 16 octobre "un très bon budget" du Premier ministre Sébastien Lecornu, au vu des "circonstances" difficiles dans lesquelles il a été élaboré.

"C'est un très bon budget, c'est ce qu'on peut faire de mieux maintenant, étant donné les circonstances", a-t-il affirmé, interrogé sur RTL.

"Monde dans lequel on est"

"On peut raisonner dans un monde idéal, et puis il y a le monde dans lequel on est, et dans le monde dans lequel on est, je trouve que c'est un budget très raisonnable", a aussi dit l'économiste qui a été l'un des conseillers du programme économique d'Emmanuel Macron en 2017 avant de s'en distancier.

Le gouvernement Lecornu a présenté mardi un projet de budget combinant hausse de la fiscalité et maîtrise des dépenses pour redresser des comptes publics dégradés, s'engageant à suspendre la réforme des retraites et à laisser "le dernier mot" au Parlement pour éviter une censure.

Motions de censure

L'effort budgétaire français pour réduire le déficit public sera d'une trentaine de milliards d'euros, dont 14 milliards d'euros de nouveaux prélèvements obligatoires, a indiqué mercredi le ministre de l'Economie Roland Lescure.

Deux motions de censure contre le gouvernement, l'une de LFI et l'autre du RN, sont débattues par les députés ce jeudi matin, et devraient être rejetées, à l'issue d'un scrutin serré, faute de soutien du PS.

Taxe Zucman

Le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a de son côté annoncé mercredi qu'il proposerait la réintroduction de la taxe Zucman sur les hauts patrimoines, par amendement, dans les futurs débats parlementaires.

Cette proposition, votée plus tôt dans l'année à l'Assemblée nationale mais rejetée au Sénat, prévoit une taxation minimale de 2% pour les personnes dont le patrimoine dépasse 100 millions d'euros.

"Il faut absolument l'empêcher, c'est une catastrophe", a alerté Philippe Aghion sur RTL, appelant à ne pas taxer l'outil de production. Selon lui, des pépites du secteur tech, à l'instar de Mistral, risqueraient de mettre "la clé sous la porte" si une telle taxe était mise en oeuvre.

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