Contrairement à l'accord du Nouveau Front populaire conclu en juin 2024 avec l'ensemble de la gauche, en cas de nouvelle dissolution, "nous ne reproduirons pas la même stratégie décidée alors dans la hâte", affirme le député européen Raphaël Glucksmann.
"Il n'y aura pas d'alliance avec LFI et l'union que nous proposerons se fera dans la clarté. Elle sera sociale, démocrate, écologiste et pro-européenne, sans compromission", ajoute-t-il.
S'il considère que "notre priorité est d'empêcher l'extrême droite d'avoir une majorité absolue", Raphaël Glucksmann "ne pense pas que s'unir avec LFI dans des circonscriptions où il y a un risque RN soit la bonne recette".
"Le plus beau cadeau à leur faire !"
Il juge même que "pousser un candidat LFI est le plus beau cadeau à leur faire ! Plus il y a de deuxièmes tours LFI-RN, plus il y a de chances d'avoir des RN à l'Assemblée nationale".
Pour Raphaël Glucksmann, "il faut assumer la rupture" avec LFI, "faire face frontalement au RN sans avoir ce boulet au pied. Et œuvrer au front républicain au 2e tour".
Alors que le PS, les Écologistes, les ex-insoumis et Générations se préparent à une primaire de la gauche pour la présidentielle, Raphaël Glucksmann refuse d'y participer.
"Nous savons tous qu'à la présidentielle, il y aura deux offres à gauche. Pas à cause des égos: à cause des idées qui sont trop antinomiques", argumente-t-il, estimant qu'inviter Jean-Luc Mélenchon dans une primaire, même s'il refuse d'y participer, "ça veut dire que vous vous engagez à voter et à faire campagne pour lui s'il gagne".
"On m'explique que Jean-Luc Mélenchon va perdre. Et alors? Déjà, il nous a prouvé jusqu'ici qu'il faisait de bonnes campagnes. Mais sa simple invitation signifie que vous n'avez rien contre l'hypothèse d'un Jean-Luc Mélenchon président. Or je ne ferai pas semblant: je le refuse", affirme-t-il encore.
L'eurodéputé considère par ailleurs que "la gauche doit apprendre à ne pas être sectaire. Si notre stratégie est de dire que tous les gens qui ont voté Emmanuel Macron sont des pestiférés, on va se faire plaisir entre nous, mais on ne gagnera jamais une élection".