La rencontre, à Nouméa, a duré deux heures et demie. La délégation du FLNKS, composée de membres de son bureau politique, n'a pas souhaité s'exprimer à la sortie, a constaté une journaliste de l'AFP. Elle doit d'abord rendre compte au président du mouvement, Christian Tein, chargé de "superviser les discussions avec l'Etat".
Plus tôt dans la matinée, Manuel Valls s'était adressé au Sénat coutumier, également critique vis-à-vis de l'accord. "L'accord de Bougival est une opportunité historique, saisissez-là", a exhorté Manuel Valls, se disant "convaincu qu'il n'y a pas d'alternative crédible".
Le président du Sénat coutumier, Eloi Gowé, a lui estimé qu'il était "urgent, en s'inspirant de ces demi-échecs (de Bougival et de Deva en mai, ndlr), de proposer un nouveau cadre de discussion et une nouvelle approche".
Le seul mouvement à avoir rejeté l'accord
Avant son départ, Manuel Valls avait déclaré au Parisien vouloir "convaincre le FLNKS de s'inscrire dans l'accord" de Bougival, conclu le 12 juillet à l'issue de plusieurs jours de négociations entre l'État, les indépendantistes et les non-indépendantistes de l'archipel.
"Sans accord, sans stabilité politique, il n'y aura pas de repreneurs pour le nickel, la pénurie de soignants perdurera et les inégalités continueront de se creuser", avait-il aussi averti après la formalisation du rejet de l'accord par le mouvement indépendantiste, la semaine dernière.
Mardi, le FLNKS a publié un communiqué dénonçant les "leçons de responsabilité" données par l'Etat. "Le ministre des Outre-mer semble engager d'ores et déjà un rapport de force et fait croire à l'opinion publique que sans cet accord, la situation économique et sociale deviendrait chaotique, alors que le pays est sous perfusion depuis plusieurs années et que les inégalités n'ont fait que se creuser depuis des décennies", selon ce communiqué.
Le FLNKS est le seul mouvement calédonien à avoir rejeté l'accord de Bougival, qui prévoit notamment la création d'un Etat de Nouvelle-Calédonie doté d'une nationalité propre, tout en restant inscrit dans la Constitution française.
Les indépendantistes du Parti de libération Kanak (Palika) et de l'Union progressiste en Mélanésie (UPM), qui ont pris leurs distances du FLNKS il y a un an, ont eux donné leur feu vert, de même que l'Eveil océanien, "parti charnière" qui ne se positionne pas sur la question de l'indépendance, et l'ensemble du camp non-indépendantiste.