Pourquoi Marine Le Pen est-elle embarrassée par la candidature de David Rachline à la mairie de Fréjus ?

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Le maire de Fréjus, David Rachline, part aux municipales sans l'investiture du Rassemblement national. Ce mardi, Marine Le Pen a également fait part de son souhait que ce dernier "ne soit plus vice-président".
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La cheffe des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, a souhaité mardi que le maire de Fréjus, David Rachline, dont elle a été très proche et qui part aux municipales sans l'investiture RN, "ne soit plus vice-président" du parti, visiblement peu encline à en dire davantage sur les raisons du désamour.

"Oui, ben, c'est en voie de règlement", a soufflé Marine Le Pen sur RMC-BFMTV, manifestement mal à l'aise. "Je ne suis pas sûre que ça passionne les Français", a-t-elle complété. "Il y a un certain nombre de procédures qui doivent avoir lieu", a encore ajouté la leader du parti d'extrême droite, répétant : "la réponse à ces questions-là, ça remplit pas le frigidaire quoi".

Prise illégale d'intérêt

Lundi, lors d'une conférence de presse, l'eurodéputé Julien Sanchez, directeur de la campagne des municipales, avait expliqué que David Rachline, accusé de corruption au sein de sa mairie, s'était "mis en retrait" du parti à la flamme et n'avait "pas sollicité le logo du parti sur ses affiches".

Celui que Marine Le Pen appelait encore "mon meilleur ami" pendant la campagne présidentielle de 2022, attend la décision qui doit être rendue le 27 janvier dans son procès pour prise illégale d'intérêt.

L'élu de 37 ans a été mis en cause dans le livre "Les Rapaces" de la journaliste Camille Vigogne Le Coat paru fin 2023, qui y dénonce divers aspects de l'action de David Rachline : ses différents postes, des accusations de marchés truqués ou d'arrangements avec un puissant entrepreneur local de BTP.

Chef du parti nationaliste corse

Interrogée sur l'investiture au contraire du chef du parti nationaliste corse Mossa Palatina, Nicolas Battini, qui a été condamné à huit ans de prison pour un attentat à la voiture-bélier à Corte en 2012, Marine Le Pen a été bien plus prolixe.

"Je l'ai rencontré", a-t-elle expliqué, "c'est un garçon qui mérite d'être connu parce qu'il a des idées qui sont vraiment très solides".

"Il a été aspiré en quelque sorte dans une spirale de violence. A l'époque, c'était comme ça, il avait 18 ans et il a fait sauter la porte d'entrée d'une sous-préfecture", a-t-elle détaillé, "c'est éminemment condamnable".

Mais après avoir purgé sa peine, "il a renoncé à la violence" et est devenu selon elle "le meilleur porte-parole de cette renonciation". "Oui, j'ai donné mon accord à cette candidature", a-t-elle conclu.

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