"Nous, signataires de cette lettre, qui sommes ou avons été ministres, parlementaires, personnalités décorées qui portons avec fierté les insignes de la République, refusons que leur éclat soit terni par le maintien dans l’ordre de personnalités mises en cause pour violences sexistes et sexuelles", écrivent les signataires, parmi lesquelles l'actrice Muriel Robin ou la patineuse artistique Sarah Abitbol.
Ils citent notamment le journaliste Patrick Poivre d'Arvor et l'acteur Gérard Depardieu, mis en examen pour viols, ainsi que le sénateur centriste Joël Guerriau, mis en examen pour administration d'une substance en vue de commettre un viol ou une agression sexuelle.
Alors que la promotion du 1er janvier de la Légion d’honneur approche, ils demandent au président de la République de "suspendre systématiquement les décorations des personnes mises en examen pour violences sexistes et sexuelles, en attendant l’issue de la procédure judiciaire".
"Ce geste serait un signal fort pour la société, une reconnaissance de la souffrance des victimes, et une réaffirmation des valeurs de notre République", font valoir les signataires, parmi lesquels d'anciens ministres comme Aurélien Rousseau, Joël Giraud, Patrick Kanner, Laurence Rossignol et Elisabeth Moreno et de nombreux députés et sénateurs, y compris masculins, comme Jean-Louis Touraine.
Emmanuel Macron avait soutenu fin décembre 2023 Gérard Depardieu, affirmant que c'était un "immense acteur" qui "rend fière la France" et dénonçant "une chasse à l'homme".
Le chef de l'Etat avait considéré que la Légion d'honneur était un ordre qui n'est "pas là pour faire la morale", désavouant sa ministre de la Culture Rima Abdul Malak, qui avait annoncé peu auparavant le lancement d'une procédure disciplinaire pouvant ôter la Légion d'honneur à Gérard Depardieu.
"Etre décoré ne confère pas seulement des droits, mais impose des devoirs moraux. L’honneur ne peut être un privilège indifférent à l’éthique et aux conséquences de nos actes", écrivent les signataires de la tribune, qui souhaitent que l'ordre de la Légion d'honneur "s’inscrive pleinement dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles".
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