"Vous avez cette situation folle où votre gouvernement augmente la taxe de solidarité sur les billets d'avion (TSBA), qui est passée de 2,63 euros à 7,40 euros par billet" en mars 2025, commence Michael O'Leary, qualifiant la hausse d'"injustifiée" pour "un secteur qui ne rapporte pas beaucoup d'argent".
Il affirme avoir proposé un plan à la France pour doubler le trafic annuel d'ici 2030 "mais seulement si le gouvernement supprime les taxes". "Sinon, nous avons des alternatives moins coûteuses ailleurs (...) Et si la réponse de la France à cela est d'augmenter de nouveau les impôts, alors nous réduirons encore notre capacité ici", menace-t-il.
"Je ne tolère pas ces manières de faire", a répondu le ministre des Transports Philippe Tabarot sollicité par le Parisien. "Du dialogue, oui, mais pas de menace", ajoute-t-il, accusant Ryanair de ne pas assumer d'avoir "doublé ses bénéfices en une année."
Trois aéroports déjà désertés
Le ministre, qui s'était dit à titre personnel "réservé" à l'idée d'inscrire la hausse de la taxe dans la durée en mars, dénonce la communication "violente" de Ryanair "pour essayer de s'exonérer de leurs obligations sociales et fiscales".
En riposte à l'augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d'avion, la compagnie irlandaise a annoncé fin juillet une réduction de 13% de sa capacité en France, soit 750.000 sièges en moins, désertant trois aéroports régionaux (Strasbourg, Bergerac et Brive) pour l'hiver. Michael O'Leary avait pourtant assuré fin mars qu'il ne supprimerait pas de desserte régionale.
"Plutôt que de donner des leçons sur la manière dont le gouvernement prépare son prochain budget, il (Michael O’Leary) ferait mieux de s'occuper du service que Ryanair rend à ses clients", a ajouté Philippe Tabarot, citant des conflits sociaux et des décisions de justice.
Le patron de Ryanair a lui taclé le contrôle aérien français, "le moins efficace d'Europe", et les grèves "récréatives" avant les week-ends des contrôleurs pour obtenir, selon lui, trois jours de congés supplémentaires, qui entrainent des "annulations sur les survols" puisque la France "surprotège les vols domestiques".
Une charge qualifiée de "caricature à l'excès sur certains comportements qui peuvent exister, pour une minorité seulement" par le ministre.