"Cette augmentation des recours aux soins (...), elle est lisible pour l'ensemble des classes d'âge", a résumé Robin Lagarrigue, chargé d'études à Santé publique France, lors d'une conférence de presse.
L'agence sanitaire a présenté un premier bilan, encore très incomplet et sans données de mortalité, des conséquences sanitaires de la vague de chaleur en cours en France depuis deux semaines.
Dans un contexte accentué par le réchauffement climatique, le pays a connu le deuxième mois de juin le plus chaud de son histoire, seulement dépassé par celui enregistré lors de la canicule emblématique et exceptionnellement meurtrière de 2003.
Cette vague de chaleur s'est prolongée début juillet par une canicule particulièrement marquée, plusieurs départements passant en vigilance rouge et s'y trouvant encore pour certains ce mercredi.
Pour l'heure, Santé publique France n'est en mesure de donner un premier bilan que sur le mois de juin, et celui-ci ne permet pas encore de connaître à quel point la mortalité a été inhabituelle dans la population: il faudra attendre deux semaines pour en avoir une idée.
La France vient de connaître son deuxième mois de juin le plus chaud
"Hausses notables pour plusieurs pathologies"
Mais l'agence sanitaire peut d'ores et déjà évaluer l'augmentation des symptômes liés à la chaleur, à partir d'un indicateur baptisé iCanicule.
Celui-ci mesure la fréquence des passages aux urgences et des consultations auprès de SOS Médecins pour des symptômes directement associés aux fortes températures: hyperthermie, déshydratation...
Ces consultations ont nettement augmenté en fonction des températures, notamment lors du week-end du 28 juin, marqué par une accentuation générale de la chaleur.
"L’activité des services d’urgences reste marquée par les effets des fortes chaleurs persistantes, avec des hausses notables pour plusieurs pathologies", a précisé l'agence sur la page du réseau Oscour, qui surveille spécifiquement les urgences.
Les plus âgés, les plus vulnérables, ont été les plus affectés, représentant près des deux tiers des hospitalisations associés à la chaleur.
Les recours quotidiens aux soins d'urgence ont doublé chez les plus de 75 ans par rapport au début de la vague de chaleur -pour atteindre 150 entre le 20 et le 30 juin-, surtout pour des cas de déshydratation et d'hyponatrémie, un symptôme aussi lié à une hydratation insuffisante.
Mais ils n'ont pas été les seuls: les moins de 15 ans et les 15-44 ans a enregistré une hausse conséquente des recours aux urgences, essentiellement pour hyperthermie, et "particulièrement marquée" le 30 juin.
C'est inhabituel et cela traduit une "surexposition à la chaleur" au sein de ces tranches d'âge, a souligné Robin Lagarrigue.
Canicule : deux décès et plus de 300 personnes prises en charge par les secours