Mardi, devant le congrès des maires de France, le général avait jugé nécessaire que le pays restaure sa "force d'âme pour accepter de nous faire mal pour protéger ce que l'on est" et soit prêt à "accepter de perdre ses enfants".
Plusieurs personnalités politiques ont vertement critiqué ces déclarations, reprochant au haut gradé un discours "va-t-en guerre".
Le chef d'état-major des armées a "toute ma confiance", sa phrase a été "détournée" pour "faire peur", a réagi samedi le président Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse au sommet du G20 à Johannesburg, en Afrique du Sud.
"La France doit continuer d'être une nation forte, avec une armée forte, mais avec aussi une capacité de sursaut collective", a ajouté le président, en appelant à être "conscient sur ces risques géopolitiques et de nous tenir ensemble".
"Le contexte se dégrade"
"Je mesure à quel point certains ont pu être inquiétés", a dit le général Mandon, interrogé samedi dans l'émission C à vous sur France 5.
Mais "le rôle de cette intervention" était "d'alerter et de se préparer", a-t-il expliqué. "Le contexte se dégrade rapidement" et "il me paraissait important de partager avec les maires ce constat".
"D'ailleurs, les réactions montrent que c'est quelque chose qui n'était peut-être pas assez perçu dans notre population", a-t-il estimé.
"L'analyse du danger présentée par la Russie", "c'est quelque chose que tous nos alliés en Europe partagent" et "qui a été établi dans un document", a rappelé le général Mandon en référence à la Revue nationale stratégique de 2025, feuille de route des autorités.
"Grande confiance"
Selon ce document, la France doit "se préparer à l'hypothèse d'un engagement majeur de haute intensité dans le voisinage de l'Europe à horizon 2027-2030, parallèle à une hausse massive des attaques hybrides sur son territoire".
"J'ai une grande confiance dans notre pays et dans nos armées", "prêtes, qui savent protéger la France", a encore dit le haut gradé.
Les armées françaises sont composées de personnes jeunes de "18 à 30 ans", a ajouté M. Mandon, interrogé sur ce qu'il voulait dire en affirmant que la France devait "accepter de perdre ses enfants". "Des femmes et des hommes qui sont courageux, qui ont compris la situation dans laquelle on se trouvait, qui avaient envie de s'engager, qui savent que cet engagement emporte des risques".
"Nos enfants n'iront pas combattre et mourir en Ukraine", avait dit vendredi la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon, pour tenter d'éteindre la polémique.
"De nombreux voisins en Europe sont en train de réintroduire un service national", a dit M. Mandon, estimant que cela faisait partie d'"éléments qui sont à observer dans notre pays", alors que l'exécutif s'apprête à annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire.
Comme plusieurs responsables européens, notamment allemands et danois, le général Mandon avait aussi estimé en octobre devant les députés que l'armée française devait se tenir "prête à un choc dans trois, quatre ans" face à la Russie, qui "peut être tentée de poursuivre la guerre sur notre continent".








