Avec les SMS et surtout Internet, l’époque est l’avènement du parlé-écrit, où le ton sur lequel le message est “dit” compte. C’est ainsi que les émoticônes se sont rendus indispensables à la communication. La minuscule initiale et l’écriture en bas-de-casse sont porteuses de sens pour celles et ceux qui s’y adonnent.
Ainsi, dans le Guardian, une jeune femme de 24 ans raconte qu’écrire en bas-de-casse lui donne un air plus “relax”, là où la majuscule initiale donne un aspect formel en décalage avec la teneur de la conversation.
J’observais le regard halluciné et empreint d’une dose de jugement de nos stagiaires de 2de apprenant qu’un journaliste utilisait la majuscule et le point dans ses stories sur Instagram ou TikTok. Au quotidien, la majuscule et le point sont ainsi des marqueurs de formalisme, on les garde pour les échanges professionnels.
Ce n’est pas une question de flemme
À l’instar d’une permanente dans les années 80 ou d’un jean slim dans les années 2000, ne pas utiliser de majuscule au début d’une phrase demande un effort. Soit il faut y penser, soit il faut configurer son téléphone pour désactiver la “majuscule automatique”. “C’est la première chose que j’ai faite quand j’ai eu mon portable”, me confiait un graphiste de Brut.
Les marques ne s’y trompent pas. Les prescriptrices de ce qui est cool ou non, comme la Maison de couture sacai par exemple, ou celles qui veulent se positionner sur une cible jeune, comme adidas, ont déjà franchi le Rubicon.
Plus timides, de grandes marques comme Bouygues, Orange ou Amazon se contentent de la minuscule dans leur logo, mais ne l’appliquent pas dans le texte.
Après qu’il a ou après qu’il ait ?
Un détail qui saute aux yeux
Une fois remarqué, ce “détail” saute aux yeux partout, que vous utilisiez les produits de soin respire ou que vous alliez faire vos courses chez franprix, les majuscules se sont fait la belle... jusqu’à revenir en flèche. Car la mode évolue et désormais, on voit fleurir les messages écrits tout en lettres capitales.
Démonstration faite avec la chanteuse Billie Eilish. Un coup d’œil à sa discographie, on y trouve “bad guy” (2019), “my future” (2021), mais aussi “GOLDWING” (2021) et “CHIHIRO” (2024).
Malheureusement pour l’auteur de ces lignes, le sens de cet usage m’échappe comme le sable qui s’écoule entre les doigts. Je pourrais en copier la lettre, mais pas l’esprit, ne sachant si je préfère aller faire mes courses chez monop’ ou MONOPRIX.