Harcèlement sexuel et moral : un maire mis en examen

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Le maire de Limoges Émile Roger Lombertie (LR) a été mis en examen pour harcèlement moral et sexuel dans une enquête visant aussi deux de ses adjoints poursuivis pour harcèlement moral, a annoncé mercredi le parquet.
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Émile Roger Lombertie, âgé de 74 ans et maire depuis 2014, et ses deux adjoints ont été entendus cette semaine dans le cadre d'un interrogatoire de première comparution devant un juge d'instruction de Tulle (Corrèze).

Ce dernier a mis en examen le maire pour "harcèlement moral" sur cinq victimes et pour "harcèlement sexuel par une personne abusant de l'autorité conférée par ses fonctions" sur une victime, déclare dans un communiqué François Tessier, procureur de la République à Tulle.

Une adjointe, également membre du parti Les Républicains, a été mise en examen pour harcèlement moral sur deux victimes et un adjoint, du parti Horizons, l'a été pour une victime.

"Tous les trois ont été placés sous contrôle judiciaire comportant d'une part l'interdiction d'entrer en relation avec les victimes retenues et d'autre part l'interdiction de se fréquenter, sauf nécessités liées à l'exercice de leurs mandats électifs", précise le procureur, qui rappelle que les trois élus restent "présumés innocents".

Ces mises en examen interviennent après l'ouverture en janvier d'une information judiciaire visant ces trois élus municipaux, qui sont aussi vice-présidents de la Métropole de Limoges.

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"Manœuvres d'intimidation"

Une ancienne directrice de cette collectivité et un cadre toujours en poste avaient déposé plainte pour harcèlement moral en février 2024, joignant aussi le signalement d'une ancienne collaboratrice du maire assurant avoir été victime d'agression sexuelle.

Dans leur plainte, les deux agents fustigeaient un "harcèlement institutionnalisé", un "ostracisme organisé", des "manœuvres d'intimidation" et "des propos lubriques et tendancieux".

Lors du conseil municipal qui avait suivi l'annonce de l'ouverture de l'enquête, Émile Roger Lombertie avait dénoncé "tribunal médiatique" et "calomnie".

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"Cette nouvelle étape procédurale démontre qu'à ce stade, il existe des indices graves ou concordants que les infractions de harcèlement ont été commises par trois élus de la République", a réagi auprès de l'AFP l'avocate des deux plaignants, Me Christelle Mazza, évoquant un impératif "d'exemplarité".

"La loi prescrit une tolérance zéro pour les infractions de harcèlement au travail. Les mis en cause exerceront leur droit de la défense mais, dans l'attente, aucun des plaignants ne doit continuer de subir des mesures de représailles", a-t-elle ajouté.

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