Le père du meurtrier de fillettes dit que son fils avait menacé de le tuer

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Le père du jeune Britannique condamné pour le triple meurtre à l'arme blanche de trois fillettes en 2024 au Royaume-Uni a confié mercredi à des enquêteurs que son fils le battait, était sujet à des accès de colère effrayants et avait menacé de le tuer.
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Axel Rudakubana a été condamné fin janvier à une peine de 52 ans d'emprisonnement pour avoir tué, alors qu'il avait 17 ans, trois enfants qui participaient à un cours de danse autour des chansons de Taylor Swift à Southport, dans le nord-ouest de l'Angleterre.

Ce triple meurtre avait déclenché une vague d'émeutes anti-immigration et islamophobes dans des dizaines de villes d'Angleterre et d'Irlande du Nord, après la diffusion en ligne de rumeurs par des comptes d'extrême droite sur l'identité du meurtrier soupçonné d'abord d'être un demandeur d'asile musulman.

"Je te tuerai"

S'exprimant à partir d'un lieu non divulgué, Alphonse Rudakubana a évoqué les explosions de colère de son fils, qui pouvaient survenir deux fois dans la même journée.

"Il me battait", a-t-il confié dans le cadre d'une enquête qui se penche sur la période autour des meurtres du 29 juillet 2024. Présidée par un juge retraité, et disposant de pouvoirs pour contraindre des personnes à témoigner, elle vise à émettre des recommandations qui ne sont pas juridiquement contraignantes.

Alphonse Rudakubana a affirmé qu'une fois, son fils lui avait versé de l'huile sur sa tête, avant de le frapper à la poitrine en disant : "Si tu me fais sortir d'ici, de cette maison, cela peut prendre un jour, une semaine, peut-être un mois, peut-être des années, je te tuerai et, fais-moi confiance, je te tuerai".

"Changé au-delà de ce qu'on peut imaginer"

"Il me regardait sérieusement et c'était assez effrayant pour moi", a déclaré Alphonse Rudakubana.

Alphonse Rudakubana, qui a fui le Rwanda après le génocide de 1994 pour s'installer au Royaume-Uni, a expliqué que son "beau garçon" avait changé lorsqu'il avait été renvoyé de l'école en 2019 après avoir admis porter un couteau sur lui.

"Quand ils nous l'ont renvoyé, il était brisé, déçu, traumatisé, changé au-delà de ce qu'on peut imaginer", a-t-il raconté, concédant assumer sa "part de responsabilité". 

Axel a ensuite fréquenté une école accueillant des enfants exclus des établissements classiques. 

Un enseignant avait déclaré précédemment devant la commission d'enquête qu'au cours de sa première rencontre avec Axel — en présence de ses parents — celui-ci avait reconnu avoir emporté un couteau dans son école précédente "pour s'en servir".

Alphonse Rudakubana a expliqué que toute tentative d'imposer une discipline à son fils pouvait déclencher une escalade. Il a également souligné que sa femme ou lui n'avaient pas signalé aux autorités tous les incidents violents, craignant que son fils ne soit éloigné de lui. 

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