Lundi, Donald Trump a promis de nouvelles livraisons d'armement pour l'Ukraine et posé un ultimatum à Moscou pour mettre fin à son offensive en Ukraine, lancée en 2022, sous peine de sanctions sévères.
"Les déclarations du président Trump sont très sérieuses. Nous avons bien sûr besoin de temps pour analyser ce qui a été dit à Washington et si ou quand le président Poutine le jugera nécessaire, il commentera", a répondu mardi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
"Il semble que cette décision prise à Washington, dans les pays de l'OTAN et directement à Bruxelles sera perçue par Kiev non comme un signal en faveur de la paix, mais comme un signal pour poursuivre la guerre", a-t-il critiqué lors de son briefing quotidien, auquel participait l'AFP.
Dmitri Peskov a affirmé que la Russie attendait "des propositions de la partie ukrainienne" concernant un troisième round de négociations, après deux sessions peu fructueuses à Istanbul. "Nous restons prêts", a-t-il dit.
Les dates du troisième cycle de pourparlers n'ont pas été fixées pour l'instant.
La Russie, qui a déclenché il y a plus de trois ans une offensive massive en Ukraine, a rejeté toute trêve prolongée, qui permettrait selon elle aux forces ukrainiennes de se réarmer.
Moscou exige notamment que l'Ukraine lui cède quatre régions, en plus de la péninsule de Crimée annexée en 2014, et que Kiev renonce à rejoindre l'Otan.
Inacceptable pour Kiev qui réclame, avec ses alliés européens, une trêve sans conditions de 30 jours avant des négociations de paix avec Moscou et veut que l'armée russe se retire entièrement de son territoire.
Donald Trump donne 50 jours à la Russie pour mettre fin à la guerre en Ukraine
"Déçu"
Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a essayé de pousser Moscou et Kiev à mettre fin au conflit, notamment en se rapprochant de Vladimir Poutine dont il se dit désormais "déçu".
"Je pensais que nous aurions un accord il y a deux mois, mais ça ne semble pas se concrétiser", a-t-il déclaré lundi à la Maison Blanche, au côté du secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte.
Sans accord d'ici 50 jours, les États-Unis mettront en place des "droits de douane secondaires", c'est-à-dire contre les alliés de Moscou, a dit le président américain.
L'an dernier, les principaux partenaires commerciaux de la Russie étaient la Chine, pour quelque 34% du total des échanges, ainsi que, dans une moindre mesure, l'Inde, la Turquie et le Bélarus, selon les Douanes russes.
Pékin, qui a estimé mardi que la Chine et la Russie devaient "renforcer leur soutien mutuel", a fustigé une "coercition qui ne mène nulle part" venant de Washington.
Donald Trump a par ailleurs annoncé que des équipements militaires "d'une valeur de plusieurs milliards de dollars", notamment des systèmes de défense antiaérienne Patriot, seraient livrés à l'Ukraine.
Ces équipements seront achetés par les membres européens de l'Otan. Mark Rutte a précisé que l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Finlande, le Canada, la Norvège, la Suède et le Danemark feront partie des acheteurs.
Le Danemark et les Pays-Bas ont indiqué mardi à Bruxelles être prêts à participer au plan de Donald Trump.
Mais reste à savoir combien de temps il faudra aux pays européens pour expédier ces armes en Ukraine, pilonnée chaque jour par des frappes russes.
Mardi, le ministère russe de la Défense a encore revendiqué la prise de deux villages dans la région de Donetsk, située dans l'est de l'Ukraine où se concentrent les combats les plus violents.
Les attaques aériennes russes se sont aussi intensifiées ces dernières semaines.
Un enfant a été blessé dans une frappe dans la région de Soumy (nord-est).
En Russie, une attaque de drone ukrainienne a fait 16 blessés à Voronej, dans l'ouest du pays, selon les autorités locales