Attentats à Sydney : un homme faussement identifié comme l'assaillant

Crédit : George Chan / Getty Images
Un homme vivant à Sydney dit avoir reçu des menaces de mort et se sentir "terrifié" à l'idée de quitter son domicile, après que sa photo a été largement diffusée et mal interprétée par les internautes comme l'assaillant de la plage de Bondi.
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Dimanche soir, un père et son fils ont ouvert le feu à au moins 40 reprises, pendant une dizaine de minutes, sur une foule qui célébrait la fête juive de Hanouka sur la plage mythique de Bondi, à Sydney en Australie. Ils ont fait 15 morts et plus de 40 blessés.

L'attaque a été qualifiée d'acte "terroriste" par la police et les autorités australiennes dès dimanche soir et lundi le Premier ministre Anthony Albanese a dénoncé de nouveau un "acte purement maléfique, antisémite et terroriste".

Les assaillants étaient un père et son fils, Sajid et Naveed Akram, selon la police de l'Etat de Nouvelle-Galles-du-Sud, dont Sydney est la capitale.

Des photos d’un homme portant le maillot vert de cricket du Pakistan ont circulé sur les réseaux sociaux, des utilisateurs l'accusant d’être celui qui "a perpétré l'attaque terroriste".

Certaines de ces publications ont été repartagées des milliers de fois, suscitant des commentaires virulents.

"Ma vie est en danger"

Pourtant, la photo avait été prise sur le profil Facebook d’un autre Naveed Akram, qui a imploré lundi, dans une vidéo publiée par le consulat du Pakistan à Sydney, que l’on mette fin à la désinformation.

"Selon les médias, l’un des tireurs s’appellerait Naveed Akram, et moi je m’appelle également Naveed Akram".

"Ce n’est pas moi, je n’ai rien à voir avec l’incident ni avec cette personne", a-t-il déclaré, condamnant la "terrible" fusillade.

"Je veux simplement que tout le monde m’aide à mettre fin à cette propagande", a-t-il ajouté, en demandant aux utilisateurs de signaler les comptes qui détournent l’usage de sa photo, qu’il avait partagée dans une publication de 2019.

"Je ne pouvais même pas dormir la nuit dernière" a déclaré M. Akram, qui explique avoir supprimé tous les "terribles" messages qu'il a reçu.

Il rapporte également que sa famille, qui se trouve au Pakistan, a aussi reçu des appels.

"Je suis terrifié. Je ne peux pas sortir, ma vie est en danger, alors je ne veux prendre aucun risque (...) ma famille est inquiète aussi, donc c’est une période très difficile pour moi."

Originaire du Pakistan, cet homme de 30 ans a déménagé en Australie en 2018 pour étudier à la Central Queensland University, puis a poursuivi un master à l’Holmes Institute de Sydney.

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