"Nous avons une réelle chance d'atteindre quelque chose de grand au Moyen-Orient. Tout le monde est prêt pour quelque chose de spécial, une première. Nous allons y arriver", a écrit le président américain dimanche sur sa plateforme Truth Social.
Cette entrevue, la quatrième entre les deux dirigeants depuis l'investiture du président républicain, doit être suivie d'une conférence de presse à 19h15 (heure à Paris).
En neuf mois, Donald Trump n'a jamais remis en cause son soutien à Israël. Mais ses idées pour mettre fin au conflit déclenché le 7 octobre 2023 par l'attaque du Hamas ont beaucoup varié.
Quant à Benjamin Netanyahu, il tient toujours un discours guerrier, mais il est isolé à l'international et confronté dans son pays à des manifestations pour un cessez-le-feu qui permettrait le retour des otages.
Avant cette rencontre, les familles d'otages ont écrit à Donald Trump en lui demandant d'oeuvrer pour mettre fin à la guerre.
"Nous vous demandons respectueusement de rester ferme face à toute tentative de saboter l'accord que vous avez proposé", a écrit le Forum des familles. "Les enjeux sont trop importants et nos familles ont attendu trop longtemps pour que des ingérences fassent dérailler ces avancées".
Dans la bande de Gaza, en ruines après bientôt deux ans d'offensive israélienne meurtrière, certains voient dans cette rencontre une lueur d'espoir tandis que d'autres l'attendent sans illusions.
"Je n'attends rien de Trump, parce qu'il soutient Netanyahu afin de détruire la bande de Gaza et de déplacer ses habitants", a déclaré à l'AFP Mohammed Abu Rabee, un Palestinien de 34 ans qui habite le camp de réfugiés d'Al-Chati.
Sabah Al-Jadaili, une déplacée de 40 ans installée dans une école de Gaza-ville, croit au contraire que Trump "veut mettre fin à la guerre". "Ce plan est excellent", dit-elle. "Ce qui nous importe est que la guerre se termine. Peu importent les détails (...) Nous voulons seulement vivre".
Un "accord" ou "finir le travail"?
La proposition américaine en 21 points, que M. Trump a déjà exposée au téléphone à Benjamin Netanyahu et à plusieurs dirigeants arabes et musulmans lors d'une réunion, prévoit selon une source diplomatique un cessez-le-feu permanent à Gaza, la libération des otages israéliens, un retrait israélien ainsi qu'une future gouvernance du territoire palestinien sans le Hamas.
Selon des médias britanniques, l'ancien Premier ministre Tony Blair pourrait jouer un rôle majeur au sein d'une future autorité de transition à Gaza.
"Je pense que nous avons un accord", a assuré vendredi Donald Trump. "Ce sera un accord qui ramènera les otages. Ce sera un accord qui mettra fin à la guerre", a-t-il promis.
Le même jour, le Premier ministre israélien prononçait à l'ONU un discours très offensif, promettant de "finir le travail" contre le Hamas.
"Netanyahu préfère clairement continuer la guerre, mais il n'est pas impossible pour Trump de le convaincre d'y renoncer", juge Natan Sachs, expert au Middle East Institute à Washington.
A condition toutefois que Washington "défende de manière disciplinée et continue une vision très claire", ce qui est "un vrai défi" pour Donald Trump, très fluctuant dans ses approches géopolitiques, note le chercheur.
"Porte de sortie"
La question de la Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967, sera également centrale lundi.
"Je ne permettrai pas à Israël d'annexer la Cisjordanie. Non, je ne le permettrai pas. Cela n'arrivera pas", a déclaré Donald Trump jeudi.
Les implications pour M. Netanyahu sont complexes, note Natan Sachs.
L'extrême droite, qui participe au gouvernement israélien, fait pression pour annexer ce territoire palestinien, en réponse aux pays qui ont reconnu l'Etat de Palestine.
La pression ouverte exercée par Donald Trump pourrait compliquer la position de Benjamin Netanyahu dans sa coalition gouvernementale. Mais ce veto catégorique du président américain, très populaire auprès de la droite israélienne, pourrait selon l'expert aussi lui offrir "une porte de sortie" face à ces demandes d'annexion.
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées, 47 sont toujours retenues à Gaza, dont 25 considérées comme mortes par l'armée israélienne.
L'offensive israélienne menée en représailles sur Gaza a fait 66.005 morts, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugés fiables par l'ONU.