Empoisonnement, jeux vidéo… Qu’est devenu Bachar al-Assad ?

Crédit : Ali Haj Suleiman/Getty Images
Cela fait un an jour pour jour que la dictature Assad s’est effondrée. Le 8 décembre 2024, Bachar al-Assad et sa famille ont quitté la Syrie. Un an après, qu’est-il devenu ?
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Le 8 décembre 2024, Damas tombe sous les mains de l’opposition, Hayat Tahrir al-Cham (HTC), dirigée par Ahmed al-Charaa, l’actuel président par intérim de la Syrie.

Ce même jour, la famille Assad se réfugie en Russie, à Moscou. 

Pourquoi Moscou ? 

Pendant les années de dictature de Bachar al-Assad, la Russie est un soutien militaire essentiel pour le régime. 

Le massacre de la Ghouta, en 2013, cause plus d’un millier de morts : une majorité de civils, dont de nombreux enfants. Cette attaque au gaz sarin, une arme chimique, est lancée par l’armée syrienne, sous le commandement d’al-Assad.

La Russie prend directement la défense du régime, en affirmant que les accusations d'utilisation d'armes chimiques “ne sont pas vérifiées”, avant finalement d’accuser l’opposition. Pourtant, l’ONU affirme que le gouvernement syrien est bien responsable de l’utilisation des armes chimiques dans la Ghouta orientale.

Entre 2012 et 2016, lorsque l’opposition tente de s’emparer d’Alep (au nord-ouest de la Syrie), l’aviation russe bombarde la ville, pour aider le régime à vaincre les groupes rebelles du pays. 

Sa nouvelle vie en Russie

Depuis, la famille Assad n’est pas apparue en public. Aucune photo n’a été divulguée. La vie que l’ancien dictateur mène là-bas reste très discrète. On sait cependant qu’il a été rapatrié dans un appartement de luxe, dans un quartier huppé de Moscou.

Ses déplacements sont restreints. D’après le média allemand Die Zeit, restant cloîtré chez lui, al-Assad se serait trouvé une nouvelle passion pour les jeux vidéo.

Selon l’organisation anticorruption Global Witness, des membres de la famille Makhlouf, du nom de la mère de Bachar al-Assad, auraient acquis entre 2013 et 2019 “jusqu’à 20 appartements” dans le quartier financier de Moscou. Sa fortune familiale serait évaluée entre 1 et 2 milliards de dollars selon un rapport du Département d’État américain datant de 2022. 

Son silence est une condition imposée par la Russie : l’ex-dirigeant ne doit avoir aucune activité politique et ne pas s’exprimer dans les médias en échange de pouvoir vivre tranquillement à Moscou. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, justifie cela par “des raisons purement humanitaires, afin d’éviter une répétition du scénario de vengeance qui s’est abattu sur Kadhafi en Libye”.

Une rumeur d’empoisonnement ?

Bachar al-Assad aurait été la cible d’une tentative d’empoisonnement fin septembre, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. L’organisation explique qu’il aurait été admis dans un hôpital à Moscou le 20 septembre dans un état “critique”, et en serait sorti “rétabli” neuf jours plus tard. Moscou a cependant démenti l’empoisonnement. Cette rumeur laisse entendre que certains aimeraient s’en débarrasser. Pourtant, les nouvelles autorités syriennes demandent son rapatriement pour que l’ancien dictateur soit jugé pour les crimes commis lorsqu’il était au pouvoir, de 2000 à 2024.

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