Ce lundi 29 septembre, Donald Trump a proposé un plan en vingt points à Benjamin Netanyahu lors de la visite de ce dernier à Washington, pour mettre fin à la guerre dans le territoire palestinien.
"Je soutiens votre plan pour mettre fin à la guerre à Gaza, qui nous permet d’atteindre nos buts de guerre”, a salué le Premier ministre israélien lors d’une conférence de presse commune à l’issue de leur rencontre. Il s’est toutefois réservé le droit de "finir le travail" dans l’enclave si le Hamas rejetait ce plan.
Le Hamas, mouvement islamiste palestinien, affirme étudier la proposition américaine, selon une source palestinienne proche du groupe, tandis que le Jihad islamique palestinien (JIP), allié au Hamas dans la bande de Gaza, estime dans un communiqué que ce plan est une "recette pour faire exploser la région".
"S'engager de manière positive"
Plusieurs pays arabes et musulmans ont salué les “efforts sincères” de Donald Trump. Dans un communiqué commun, les ministres des Affaires étrangères de l’Egypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite, le Qatar, les Emirats arabes unis, la Turquie, l’Indonésie et le Pakistan ont affirmé “leur volonté de s’engager de manière positive et constructive avec les États-Unis et les parties prenantes afin de finaliser l’accord et d’assurer sa mise en œuvre”.
"Dans cette optique, les ministres saluent l'annonce faite par le président Trump concernant sa proposition de mettre fin à la guerre, de reconstruire Gaza, d'empêcher le déplacement du peuple palestinien et de faire progresser une paix globale, ainsi que son annonce selon laquelle il ne permettra pas l'annexion de la Cisjordanie" ajoute le communiqué.
Pour Jonathan Piron, historien et chercheur au GRIP à Bruxelles, ce plan constitue “un soulagement pour les pays arabes” qui ont la volonté “que le conflit s’arrête rapidement”.
Ces États sont “hostiles à l’égard du Hamas” et leurs populations sont pro-palestiniennes, détaille le chercheur. Ils “multiplient donc les déclarations symboliques, les appels à un cessez-le-feu et les sommets” depuis le début du conflit.
Ce communiqué conjoint, qui réunit “des États disparates”, exerce une “forme de pression” sur le Hamas pour qu’il accepte le plan de paix, selon l’historien. La présence de la Turquie et du Qatar, deux médiateurs privilégiés du mouvement islamiste palestinien, renforce cette pression.
Les ministres des pays arabes poursuivent dans le communiqué, affirmant qu’ils sont prêts à collaborer avec les États-Unis "pour mettre fin à la guerre à Gaza grâce à un accord global” qui doit garantir “l'acheminement sans restriction d'une aide humanitaire suffisante à Gaza, sans déplacement de Palestiniens, la libération des otages, un mécanisme de sécurité garantissant la sécurité de toutes les parties, le retrait complet d'Israël, la reconstruction de Gaza et la création d'une voie vers une paix juste sur la base de la solution à deux États, dans le cadre de laquelle Gaza serait pleinement intégrée à la Cisjordanie dans un État palestinien, conformément au droit international, élément essentiel pour parvenir à la stabilité et à la sécurité régionales".
Basculement diplomatique
Israël entretient des relations diplomatiques avec l’Égypte, la Jordanie, les Émirats arabes unis et la Turquie.
Depuis les accords d’Abraham en 2020, les Émirats arabes unis ont enclenché une normalisation de leur relation avec Israël.
Le Qatar joue un rôle de médiateur dans les pourparlers de paix depuis deux ans.
L’Indonésie et le Pakistan, les deux pays à majorité musulmane les plus peuplés au monde, n'entretiennent pas de relations diplomatiques avec Israël, fervents défenseurs de la cause palestinienne. Mais l’Indonésie a proposé mardi dernier d’envoyer des troupes dans le cadre d’une future force à Gaza, et le Pakistan cherche à améliorer ses relations avec les Etats-Unis.
Le 29 juillet dernier déjà, dix-sept pays arabes dont le Qatar, l'Égypte et l'Arabie saoudite avaient appelé le Hamas à déposer les armes. Cette "déclaration de New York" préparée par la France et l'Arabie saoudite, constituait un basculement diplomatique.
Plus tôt, en mars, les dirigeants arabes avaient adopté un plan pour la reconstruction de la bande de Gaza et le retour de l’Autorité palestinienne dans l’enclave. Il avait été rejeté par Israël et les Etats-Unis.
“Il y a aujourd’hui plus d’espoir que ce plan aboutisse car les pays arabes s’alignent sur les propositions de Donald Trump”, estime Jonathan Piron.
L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1 219 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées durant l’attaque, 47 sont toujours retenues à Gaza, dont 25 considérées comme mortes par l’armée israélienne. L'offensive israélienne à Gaza a fait 66 055 morts, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugés fiables par l'ONU.