Ce prêtre de la province de Cosenza "est fortement soupçonné (...) d'avoir commis des violences sexuelles aggravées sur un mineur", sur une période allant de 2015 à 2020, précisent les carabiniers dans un communiqué.
La victime, un jeune homme âgé de 16 ans au début des faits, participait aux activités associatives de la paroisse, organisées par le prêtre.
Selon les enquêteurs, le religieux aurait "profité de sa position et de la situation familiale difficile du jeune homme" pour établir "une relation ambiguë" avec ce dernier, avant de l'agresser sexuellement "dans des endroits isolés de la structure ecclésiastique".
"Une condition de subordination que le prêtre, figure charismatique et influente dans le contexte ecclésiastique, aurait su entretenir de manière stratégique et consciente, jusqu'à rendre le jeune homme incapable de résister", précisent les carabiniers.
En avril, un prêtre italien de 48 ans avait déjà été arrêté pour agressions sexuelles sur des enfants de 10 à 12 ans entre Milan et Vérone (nord).
Contrairement à d'autres pays qui ont entrepris des enquêtes sur les scandales de pédocriminalité commise par des clercs, l'Italie, pays à majorité catholique où l'Eglise reste très influente, n'a pas mené de travail similaire au niveau national.
Fin 2022, la Conférence épiscopale italienne (CEI) avait publié un premier rapport mais il ne couvrait que les deux années précédentes, un effort largement insuffisant pour les associations de victimes qui dénoncent une omerta et une politique du déni.
En janvier, le Haut-Adige, une petite région autonome située près de la frontière avec l'Autriche, a publié une enquête présentée comme la première étude indépendante sur ce sujet dans le pays, recensant une soixantaine d'agressions sexuelles commises par des prêtres depuis 1964 dans le diocèse de Bolzano.