Parmi les trois jeunes, décédés dans la nuit de mardi à mercredi, l'un d'eux, âgé de 19 ans et installé à l'avant du véhicule, avait consommé du cannabis et de l'alcool, selon les premiers résultats des autopsies réalisées sur les corps des victimes.
"Ils n'ont pas arrêté de faire des allers-retours une bonne partie de la nuit. Ils sont vus en train de faire du rodéo, des démarrages en trombe", a expliqué le procureur d'Alès Abdelkrim Grini.
Aux alentours de minuit, leur véhicule, qui circulait à vive allure, tombe "nez-à-nez" avec une voiture de police, poursuit le magistrat.
"Ils sont pris en chasse sur quelques centaines de mètres. Il y a une amorce de course-poursuite, mais très rapidement, ils s'engouffrent dans les quartiers et la BAC va les perdre de vue. Ça se passait sous une pluie battante, les policiers n'ont pas voulu prendre de risques inconsidérés", a ajouté Abdelkrim Grini.
Une heure plus tard, aux alentours de 01h30, l'accident se produit, souligne le procureur. La voiture rate un virage dans une rue rendue glissante par la pluie, enfonce un muret et atterrit dans la piscine d'un pavillon, les roues vers le haut.
Protoxyde d'azote ?
Coincés, les trois jeunes gens ne parviennent pas à s'extraire. L'alerte ne sera donnée que vers 06h par les habitants de la maison.
Une victime de 15 ans, assise à l'arrière de la voiture, était originaire de Nevers. En fugue, l'adolescent avait été placé en garde à vue le week-end dernier à Alès et devait être ramené chez sa mère, mais il avait réussi à fausser compagnie au service de la Protection de la jeunesse (PJJ), a aussi expliqué Abdelkrim Grini.
Les autopsies réalisées jeudi sur les deux autres, installés à l'avant, ont révélé que celui âgé de 19 ans était positif au cannabis et à l'alcool (0,7 gr/l de sang). Il était connu pour des faits de stupéfiants lorsqu'il était mineur.
Les analyses sont revenues négatives pour celui de 14 ans, inconnu de la justice, a précisé le procureur. Une autre expertise doit déterminer lequel des deux était au volant.
Des analyses confiées à un laboratoire spécialisé devrait également déterminer, d'ici à lundi au plus tard, s'ils avaient consommé du protoxyde d'azote: plusieurs bonbonnes ont été retrouvées dans l'habitacle, selon Abdelkrim Grini.
Surnommé "gaz hilarant", le protoxyde d'azote a été récemment à l'origine de plusieurs drames routiers.








