Le ministre des Affaires étrangères sahraoui Mohamed Yeslem Beissat a donné des détails sur une "proposition élargie" présentée lundi par le Polisario au Conseil de sécurité de l'ONU.
Ce dernier doit examiner le 31 octobre une nouvelle résolution sur le sort de ce territoire, dernier d'Afrique sans statut post-colonial défini, dans un contexte de pressions américaines pour aboutir à une solution sur un conflit vieux d'un demi-siècle.
Le Sahara occidental, colonie espagnole jusqu'en 1975, est contrôlé en majeure partie par le Maroc mais considéré comme un territoire non autonome par les Nations unies. Un conflit y oppose Rabat aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l'Algérie.
La proposition du Polisario "comprend les trois options prévues par le droit international: l'indépendance, l'intégration et le pacte d'association libre, qui pourrait ressembler à ce que propose le Maroc", a expliqué Yeslem Beissat.
"S'ils choisissent une option, nous l'accepterons"
Le Polisario fait ainsi "un pas vers les Marocains" mais "discuter de la proposition d'autonomie en dehors du cadre d'un référendum n'est pas envisageable et ne peut être accepté sous aucune forme", a-t-il souligné.
L'ONU appelle depuis plusieurs années le Maroc, le Polisario, l'Algérie et la Mauritanie à reprendre des négociations – interrompues depuis 2019 – pour parvenir à une "solution politique réalisable, durable et mutuellement acceptable".
Selon Yeslem Beissat, "il est impératif de présenter aux Sahraouis plusieurs options, y compris l'indépendance". "S'ils choisissent une option, quelle qu'elle soit, nous l'accepterons", a-t-il assuré.
Pour Yeslem Beissat, "tout est prêt pour organiser le référendum depuis l'an 2000, après le recensement des électeurs effectué par les Nations unies".
Rabat a proposé en 2007 un plan d'autonomie sous sa seule souveraineté pour ce vaste territoire désertique, riche en phosphates et aux eaux poissonneuses.
Après l'annonce spectaculaire en 2020 par Donald Trump du soutien américain à cette proposition en échange d'une normalisation de ses relations avec Israël, le Maroc a obtenu successivement l'appui d'une série de pays dont l'Espagne, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni.
Trois des cinq membres du Conseil de sécurité (Etats-Unis, France et Royaume-Uni) sont favorables au plan marocain, la Russie étant "dans une position constructive" alors que la Chine reste attachée "aux résolutions précédentes", selon M. Beissat.








