Nice: prison requise contre deux entraîneurs de gymnastique poursuivis pour agressions sexuelles et violences

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Des peines d’emprisonnement ont été requises jeudi devant le tribunal correctionnel de Nice contre un couple d’entraîneurs de gymnastique du plus grand club omnisports de la ville jugés depuis la veille pour agressions sexuelles et violences sur plusieurs victimes mineures.
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Pour ces deux entraîneurs, un Français et sa compagne roumaine en charge de la section féminine du Cavigal, un club qu’ils avaient amené jusqu’au titre de champion de France dans cette discipline, le parquet a requis deux ans ferme aménageables sous forme de bracelet électronique pour le premier, poursuivi pour "violences, harcèlement sexuel et agressions sexuelles", et 18 mois avec sursis contre elle, poursuivie uniquement pour "violences".

Une interdiction définitive d’activités avec des mineurs a été demandée contre lui et dix ans d’interdiction de sa profession pour elle.

Lors des débats, où trois des quatre plaignantes, mineures à l’époque des faits, sont venues à la barre, il a été fait état de nombreux témoignages d’anciens gymnastes évoquant des gestes de violences sous la forme de gifles, de coups de pied aux fesses et de propos et gestes déplacés.

"Si je t’embrasse, est-ce que tu en parleras à tes parents?", demande ainsi un jour l’entraîneur à l’une des victimes, justifiant aujourd’hui ses propos par la volonté de lever l’équivoque sur les sentiments que la jeune fille aurait pu éprouver à son égard. 

Un comportement de "prédateur"

L’une des victimes accuse aussi cet entraîneur de 45 ans d’être passé d’un comportement violent quand elle était enfant à une attitude entreprenante quand son corps a changé à l’adolescence, prenant prétexte de gestes sportifs pour passer sa main entre ses seins, lui masser les fesses ou l’embrasser dans le cou.

Sa compagne, âgée de 53 ans et dont il est aujourd’hui séparé, formée pendant un an en Roumanie par la championne olympique Nadia Comaneci, n’a reconnu aucune violence. L’une des victimes lui reproche de lui avoir tiré les cheveux, de l’avoir griffée et mis la tête dans un bac à magnésie.

"La gymnastique n’est pas un domaine réservé dans lequel la loi n’existe pas, aucun agrès ne justifie de violences physiques, et peu importe l’école, qu’elle soit roumaine ou française", a martelé Mathieu Riberolles, l’avocat de la Fédération française de gymnastique, systématiquement partie civile dans ce genre d’affaires, reprochant au prévenu un comportement de "prédateur" sexuel qui choisit et isole sa "proie".

En défense, les avocats ont plaidé la relaxe.

Le jugement a été mis en délibéré au 14 novembre.

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