Pavel Durov : pourquoi la justice française lui refuse-t-elle un voyage à Oslo ?

Crédit : Steve Jennings / Getty Images
La justice française a refusé au fondateur et PDG de Telegram Pavel Durov, mis en examen pour complicité d'activités criminelles, un déplacement qu'il sollicitait à Oslo pour donner une conférence, a indiqué le parquet de Paris samedi, sollicité par l'AFP.
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La Human Rights Foundation (HRF, Fondation pour les droits humains), organisatrice du Oslo Freedom Forum, a annoncé samedi dans un communiqué que "la justice française a refusé la demande de M. Durov de se rendre en Norvège pour s'exprimer au Oslo Freedom Forum mardi".

M. Durov avait été invité à s'exprimer à ce rassemblement annuel "sur le sujet de la liberté d'expression, la surveillance, et les droits numériques".

"C'est malheureux que la justice française empêche M. Durov de participer à un événement dans lequel sa voix serait si utile", a indiqué dans ce communiqué le fondateur et président de HRF, Thor Halvorssen.

"Des technologies comme Telegram sont des outils basiques pour ceux qui s'opposent à la tyrannie. C'est plus qu'une déception pour notre communauté: c'est un revers pour la liberté", a ajouté M. Halvorssen. 

"J'ai refusé"

Le communiqué ajoute que M. Durov s'exprimera toutefois à cet événement en visioconférence depuis la France.

Sollicités, ses avocats n'ont pas répondu.

Mi-mai, la justice française avait déjà refusé à M. Durov de se rendre aux Etats-Unis pour rencontrer des investisseurs. Il avait en revanche été autorisé à voyager à Dubaï entre mi-mars et début avril.

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Le 17 mai, l'entrepreneur russe de 40 ans, naturalisé français en 2021, a publié différents messages sur X, accusant Nicolas Lerner, chef du renseignement extérieur français, de lui avoir "demandé de bannir les voix conservatrices en Roumanie avant les élections" présidentielles prévues le même jour.

"J'ai refusé. Nous n'avons pas bloqué les manifestants en Russie, en Biélorussie ou en Iran. Nous ne commencerons pas à le faire en Europe", avait-il ajouté.

La Direction générale de la sécurité extérieure, le renseignement extérieur français, a "réfuté avec vigueur" lundi les accusations de M. Durov, tout en indiquant avoir "effectivement été dans l'obligation, à plusieurs reprises au cours de ces dernières années, d'entrer en contact direct avec Pavel Durov pour lui rappeler fermement les responsabilités de son entreprise (...) en matière de prévention des menaces terroristes et pédopornographiques".

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