Dans le cadre actuel "on n'assumera pas la défense de Frédéric Péchier" a indiqué l'un d'eux, Randall Schwerdorffer, joint par téléphone par l'AFP.
En cause, l'aide juridictionnelle versée par l’État aux justiciables n'ayant pas les moyens de financer leurs frais de justice, qui s'élève à 35.000 euros pour les deux avocats du médecin sur toute la durée du procès, censé s'achever le 19 décembre.
Frédéric Péchier, qui reste en liberté, n'exerce plus sa profession.
"Cela fait 17.000 euros par cabinet pour quatre mois, c'est extraordinaire", soupire l'avocat bisontin. "Il est hors de question d'intervenir aux frais de mon cabinet pour assumer la défense".
Accusé de la mort de 12 patients
Le médiatique avocat, ancien défenseur de Jonathann Daval, souhaite que les conseils des parties civiles reversent 10% de leur aide juridictionnelle qui s'élève selon lui à 2 millions d'euros.
"Comme dans le procès de Salah Abdeslam (principal accusé au procès des attentats de 2015, ndlr), il faudrait un accord avec les avocats des parties civiles. C'est la responsabilité de tous les intervenants au procès", poursuit Me Schwerdorffer.
Pour le moment, les avocats des parties civiles ont refusé de partager cette aide juridictionnelle, selon Me Schwerdorffer. Mais une réunion de médiation avec le conseil de l'ordre des avocats est prévue le 2 septembre. À l'issue, l'avocat décidera de poursuivre ou non la défense de l'ancien anesthésiste.
L'autre avocat du Dr Péchier, Lee Takhedmit, n'avait pas répondu mardi aux sollicitations de l'AFP.
Il y a quelques jours, le troisième avocat, Samuel Estève, s'était retiré pour les mêmes raisons.
Frédéric Péchier, 53 ans, travaillait comme médecin anesthésiste dans des cliniques privées de Besançon. Il est accusé d'avoir, pendant plus de dix ans, volontairement empoisonné 30 patients âgés de 4 à 89 ans, entraînant la mort de 12 d'entre eux.
Il clame son innocence, et ses avocats au procès plaideront l'acquittement.