Santé mentale des jeunes : l’impact des réseaux sociaux

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Selon une étude publiée ce mardi 2 septembre par l’Institut Montaigne, la Mutualité française et l’Institut Terram, un Français de 15 à 29 ans sur quatre souffrirait de dépression. Et, selon l’enquête, les plus connectés sont aussi les plus touchés par un mal-être mental.
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Dans leur nouvelle publication, ’Institut Montaigne, la Mutualité française et l’Institut Terram s’intéressent aux effets des écrans sur les jeunes adultes. Leur étude dépasse donc l’habituel focus sur les enfants et préadolescents. Il en ressort que les 15-29 ans apparaissent eux-aussi profondément immergés dans un univers numérique omniprésent : près de la moitié d’entre eux (44%) y consacrent plus de trois heures par jour et 1 jeune sur 10 (10 %) y passe entre cinq et huit heures.

Selon l’étude, plus les jeunes passent du temps sur les réseaux sociaux, plus leur santé mentale se dégrade, à la fois dans ce qu’ils ressentent et dans leurs symptômes.

Entretenir la solitude

Sur ce graphique, on constate ainsi que 44 % des jeunes qui passent plus de huit heures par jour sur les réseaux sont atteints de dépression. C’est trois fois plus que ceux qui y passent moins d’une heure (15 %).

77% de ceux qui passent plus de huit heures sur les réseaux sociaux ressentent une perte de plaisir à faire les choses

contre 49% parmi ceux qui y passent moins d’une heure.

Les troubles de la concentration touchent à 69 % les premiers contre 45 % les seconds, et une mauvaise image de soi 73 % contre 48 %, s’aggravent nettement avec l’usage.

Selon l’étude, les réseaux sociaux entretiennent la solitude, la pression sociale et exposent à des formes inédites de violence. Ils poussent à la comparaison entre les gens, ce qui peut faire naître un sentiment d’exclusion chez ceux qui ne suivent pas les normes en ligne.

Mutualité française, Institut Montaigne, Institut Terram - mai 2025

Un refuge pour certains

Cet attrait pour les réseaux sociaux s’apparente pour certains à un manque d’alternatives hors ligne. Les réseaux sociaux peuvent donc constituer un refuge et être une forme de repli pour des jeunes confrontés à des difficultés matérielles, sociales ou territoriales.

Paradoxalement, les jeunes sont conscients de ce rapport toxique aux réseaux sociaux, et expriment de la lassitude vis-à-vis des écrans. Une étude récente indique qu’un jeune sur deux considère que les réseaux sociaux nuisent à leur propre santé mentale.

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