Une personne a été arrêtée dimanche par la police dans le cadre de l'enquête sur les tirs la veille à l'université Brown qui ont fait deux morts et neuf blessés, tous des étudiants, ont annoncé les autorités locales.
"En raison de certains déplacements, pas toutes les familles des victimes n'ont encore pu être informées", a déclaré lors d'une conférence de presse Brett Smiley, le maire de Providence, capitale du petit Etat du Rhode Island (nord-est).
Il avait affirmé plus tôt lever "avec effet immédiat les mesures de confinement mises en place dans l'université Brown", après avoir annoncé l'arrestation d'un individu.
Présent à ses côtés, le chef de la police de Providence, Oscar Perez, avait déclaré que l'interpellation était survenue dimanche matin et que les enquêteurs n'étaient pour le moment pas à la recherche d'un autre suspect.
La personne arrêtée a "la vingtaine", a ensuite précisé Oscar Perez, qui a refusé de dire si celle-ci avait un lien avec l'université.
Sur les neuf étudiants blessés, huit l'ont été grièvement mais sont dans un état stable, avait indiqué samedi soir Brett Smiley.
Plus de 400 membres des forces de l'ordre ont été déployés pour sécuriser la zone et retrouver l'auteur des faits.
Selon Frank Doyle, un responsable de l'établissement Brown, les tirs ont eu lieu dans le bâtiment d'ingénierie et de physique, où se déroulaient des examens.
"Terrifiant"
Joseph Oduro, un attaché d'enseignement présent dans la salle au moment des tirs, a raconté la scène à CNN.
"Je me tenais dans l'amphithéâtre et il est arrivé par l'arrière, donc nous nous sommes regardés dans les yeux et dès que ça s'est passé, j'ai regardé mes étudiants et je leur ai fait signe de venir vers l'avant de la salle et après je me suis juste accroupi", a-t-il déclaré.
Le tireur "est entré, a pointé son arme et il a crié quelque chose", a précisé Joseph Oduro. "Je ne sais pas ce qu'il a dit, et aucun des autres étudiants ne sait ce qu'il a dit, et après il a juste commencé à tirer."
Selon le site Gun Violence Archive, qui définit une fusillade à nombreuses victimes comme un événement au cours duquel quatre personnes ou plus sont blessées par balle, plus de 300 d'entre elles ont été recensées aux Etats-Unis depuis le début de l'année.
"Quelle chose terrible", avait déclaré Donald Trump samedi soir à propos de l'attaque à l'université Brown.
"Tout ce que nous pouvons faire pour le moment, c'est prier pour les victimes", a ajouté le président américain.
Lobby des armes
Avec plus d'armes à feu en circulation que d'habitants, les Etats-Unis affichent le taux de mortalité par armes à feu le plus élevé de tous les pays développés.
Les tueries sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs n'ont jusqu'à présent pas réussi à endiguer, de nombreux Américains restant très attachés au port d'arme, garanti par la Constitution.
Le sénateur démocrate Chris Murphy a dénoncé dimanche sur CNN les mesures prises par l'administration Trump qui selon lui rendent plus probable la violence par armes à feu.
"Il redonne sciemment le droit de porter une arme à des gens dangereux", a lancé l'élu du Connecticut qui estime que le président républicain est "à la botte" du lobby de l'industrie des armes à feu et que des mesures efficaces pour lutter contre cette violence sont donc peu probables.
En 2024, plus de 16 000 personnes, sans compter les suicides, ont été tuées par arme à feu, selon Gun Violence Archive.
L'histoire américaine récente est jalonnée de tueries, sans qu'aucun lieu de la vie quotidienne ne semble à l'abri, de l'entreprise à l'église, du supermarché à la discothèque, de la voie publique aux transports en commun.
La fusillade la plus meurtrière en milieu scolaire de l'histoire des Etats-Unis a eu lieu en avril 2007: un étudiant avait abattu 32 personnes sur le campus de l'université Virginia Tech avant de se suicider.








