L'incendie est survenu vers 1h du matin au collège Champollion dans le quartier des Grésilles, classé prioritaire, a précisé le procureur Olivier Caracotch.
L'origine volontaire est "très vraisemblable" selon le magistrat, qui rapporte "plusieurs départs de feu concomitants". Une enquête pour "dégradations volontaires par incendie" a été ouverte.
Le préfet de Côte d'Or Paul Mourier a de son côté fait part de sa "conviction très claire" d'un "lien entre le narcotrafic qui gangrène ce quartier (...) et cet incendie", évoquant une "action de représailles par rapport à l'action de l'État" qui lutte contre le trafic de drogue, lors d'une conférence de presse devant l'établissement.
"Il appartient à la justice de le déterminer", a-t-il précisé.
Selon le récit du préfet, "c'est un commando de quatre personnes qui, aux alentours d'une heure du matin, a envahi une partie des bâtiments". Il a décrit une "action préparée" et une "volonté déterminée de détruire le plus possible".
Des "bouteilles de produits inflammables" ont été retrouvées sur place, a-t-il précisé.
"Indignation et colère"
Début mars, dans ce même quartier, la médiathèque avait été touchée par un incendie criminel.
"Dans le cadre de cette action globale, il y a des tentatives (...) de toucher atteinte aux symboles de la République", a déclaré Paul Mourier.
Le ministre de l'Education Edouard Geffray a promis "la plus grande fermeté" contre les auteurs.
"Porter atteinte à un établissement scolaire, c'est vouloir détruire ce qui permet à chacun de se construire: c'est s'attaquer à l'avenir de nos enfants et au cœur de notre pacte républicain", a déploré le ministre dans une publication sur X, apportant son soutien à la communauté éducative et indiquant qu'il se rendrait sur place lundi.
"On éprouve tous le même sentiment d'indignation et de colère", a déclaré le président du conseil départemental François Sauvadet, également présent à la conférence de presse, aux côtés de la maire de Dijon et de la rectrice d'académie.
"Il va y avoir plusieurs mois de travaux, vu l'ampleur des dégâts", a-t-il expliqué, avec pour objectif d'être "prêts pour la rentrée de l'année prochaine".
Rentrée de septembre
Le rez-de-chaussée a été particulièrement touché et la fumée s'est propagée dans les étages du bâtiment visé.
Les installations électriques, qui avaient fait l'objet de travaux récents, ont été atteintes, rendant impossible l'accueil des collégiens dans d'autres bâtiments intacts de l'établissement, qui accueille 490 élèves en temps normal.
"Nous sommes tous bouleversés", a confié la principale du collège Catherine Cloâtre, soulignant la "mobilisation" pour trouver une solution à l'accueil des collégiens. Le département a recensé les places disponibles dans d'autres établissements.
"On attend, je pense qu'ils n'auront pas d'école la semaine prochaine", avance avec hésitation une quadragénaire parent d'élève venue devant les grilles en entendant la nouvelle. "C'est une agression en soi, pour des élèves qui n'ont rien demandé, et les profs non plus", souffle-t-elle avec beaucoup d'émotion dans la voix.
"Je suis écoeurée", dit de son côté une professeure d'EPS. Elle vient d'apprendre que le collège ne rouvrira probablement pas avant la prochaine rentrée de septembre. "Je ne sais pas ce qu'on va faire dans les six mois qui arrivent".
La section dijonnaise du syndicat SNPDEN-UNSA des chefs d'établissements a dénoncé "une nouvelle attaque grave contre l'Education nationale" dans le quartier des Grésilles et réclamé "tous les moyens efficaces"pour préserver les établissements.








