Un policier de 26 ans été condamné vendredi pour faux en écriture publique à un an et demi d'emprisonnement avec sursis par la cour criminelle départementale des Hauts-de-Seine.
"Ni vous ni (la victime) ne se trouvaient au lieu du contrôle, il a été constaté des infractions imaginaires", a estimé la cour lors du prononcé du verdict.
Le policier de 26 ans, Thomas P., a également été condamné à une interdiction définitive d'exercer l'activité professionnelle de policier assortie de l'exécution provisoire, conformément aux réquisitions du parquet, et à une peine d'inéligibilité de 10 ans.
Cette décision est un "coup de tonnerre" pour Me Arié Alimi, avocat de la victime Mehdi G.
Elle est "inique" selon Me Laurent-Franck Lienard, qui a indiqué que son client ferait appel.
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Procès-verbaux falsifiés
Alors policier adjoint au commissariat de Suresnes, Thomas P. a été reconnu coupable d'avoir falsifié des procès-verbaux pour non-respect du confinement pendant l'épidémie de Covid-19 à l'encontre de Mehdi G., alors âgé de 16 ans.
Il avait été placé en garde à vue pour des faits de réitération de violation du couvre-feu à trois reprises en moins de 30 jours.
Lors de l'audience débutée lundi, l'accusé a maintenu ne pas se souvenir de la verbalisation du 27 avril 2021 "étant donné qu'on en a fait un très grand nombre" dans un contexte d'état d'urgence sanitaire lié à la pandémie de Covid-19.
Or selon le dossier, ce soir-là, son téléphone borne à plus de deux kilomètres du lieu du contrôle. Celui du plaignant à près de quatre kilomètres de là.
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"Harcèlement" policier
Ce procès vient également interroger le principe des amendes forfaitaires, récemment critiquée par une étude parisienne du Défenseur des droits.
L'adolescent, détenu pour des faits liés au trafic de stupéfiants, a témoigné lundi d'un "harcèlement" policier et de multiples verbalisations pour un montant "d'au moins 10.000 euros d'amende".
"Ce procès interroge notre rapport de confiance entre la justice et la police, entre la police et les citoyens, entre la justice et les citoyens", a tonné Me Alimi lors de sa plaidoirie.
"Je peux vous dire que (l'adolescent) était connu" des services de police, a indiqué mercredi l'accusé, démentant tout acharnement.
Un autre policier, accusé d'avoir cassé le nez au même adolescent en mars 2021 lors d'un contrôle à Suresnes, avait été relaxé en octobre 2023 par le tribunal correctionnel de Nanterre, condamnation dont le parquet a fait appel.
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