Faillite de SVB : un danger pour la finance mondiale ?

Plusieurs banques ont fait faillite aux États-Unis suite à des “bank run” comme la Silicon Valley Bank récemment. Cette liquidation menace-t-elle l'ensemble du système financier mondial ? Brut a posé la question à l'ancien trader, Gilles Mitteau de la chaîne Heu?reka.

Qu’est-ce qu’un “bank run” ?


Bank SVB est une banque commerciale californienne, plutôt à destination des entreprises et des start-up américaines de la Silicon Valley. Ces derniers jours, les clients de la Bank SVB ont demandé massivement à transférer leur argent de cette banque vers d'autres organismes, suite à la hausse des taux d'intérêt. Or quand une banque fait face à une demande importante de sortie d’argent et à l’inverse, peu de rentrées, le phénomène donne lieu à un important décalage que l'on appelle un “bank run”. “Sur ces 170 milliards de dépôts de clients, 40 milliards sont partis en un jour. C'est énorme. Et SVB n'a pas été capable de faire face a fait faillite” explique Gilles Mitteau de la chaîne Heu?reka et ancien trader. 

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En cas de “bank run”, une institution de régulation américaine prend le relai. Si les déposants possèdent un compte avec moins de 250 000 dollars dessus, cet argent est garanti par le gouvernement fédéral. Mais si le montant de la somme est supérieure à 250 000 dollars, le déposant sera remboursé, plus ou moins, en fonction de la somme d’argent perçue lors de la liquidation de la banque. Dans cette situation, Gilles Mitteau soulève deux impacts : “Le premier impact, c'est que, potentiellement, des start-up américaines ne récupèrent pas l’argent qu'elles avaient sur leurs comptes, créant ainsi un problème de financement derrière, pour payer l'activité de l'entreprise”. Le second impact dans ce secteur est la panique qui pourrait être générée dans d’autres banques. “Les gens se disent: si SVB fait faillite alors peut-être que ma banque, qui est plus petite, va faire faillite aussi donc je transfère mes sous dans des plus grosses banques et on se retrouve à faire tomber toutes les petites banques américaines qui sont plus petites que SVB”. 

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La crise des subprimes “encore dans les mémoires


Une panique qui se retranscrit dans l'économie réelle. Les investisseurs qui devaient signer un chèque se rétractent, les entreprises ne récupèrent pas leur argent et ne peuvent plus payer les salariés, ce qui entraîne du chômage. “Ça rétroagit sans arrêt et on a du mal à s'en sortir après car c’est vraiment une grosse machine avec beaucoup d'inertie”. Pour éviter une crise économique comme celle des subprimes débutant aux États-Unis en 2008, des autorités œuvrent pour éviter une nouvelle crise qui plongerait le monde entier dans de nouvelles difficultés financières car pour l'ex-trader, "2008 est encore dans les mémoires". 


Pour les marchés, notamment en France, les valeurs financières des entreprises peuvent chuter, sans pour autant empêcher de les faire fonctionner. “Ça peut avoir des impacts à long terme si ça reste bas pendant longtemps. Mais si ça descend quelques jours, puis remonte, c'est la bourse, c'est comme ça, ça fait le yoyo” indique Gilles Mitteau. Les banques françaises sont également plus variées dans leurs prêts, au contraire de la banque SVB, tournée vers les startups. Pour que l’impact sur les marchés, en Europe par exemple, puisse se transmettre dans l’économie réelle, il faudrait donc que le risque se maintienne longtemps dans sa chute pour que cela se produise. 

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