Il immortalise le confinement en photographiant ses voisins

Le confinement, Christopher Fernandez a choisi de l'immortaliser en prenant en photo depuis sa fenêtre les habitants de l'immeuble d'en face. Voilà le résultat.

Pendant le confinement, il a photographié ses voisins à la fenêtre


Le photographe londonien Christopher Fernandez a mis en vente ses tirages et en a reversé tous les bénéfices au National Health Service britannique. Entretien.


Depuis le début du confinement, le photographe Christopher Fernandez fait des portraits de ses voisins à Londres… depuis sa fenêtre. « Tout quand j'étais au téléphone avec un ami et que je regardais par la fenêtre. Je me souviens du nombre de personnes qui étaient chez elles en même temps, c'était vraiment étrange », explique le photographe.


La mère de Christopher Fernandez est infirmière en Écosse. L’artiste a donc décidé de vendre ses photos au profit du National Health Service. Brut l’a rencontré.


« Les gens étaient si accueillants pendant cette période »


Je me suis dit que ce serait vraiment cool d'essayer de documenter le confinement. Je pense que c'est très important de garder un souvenir de ce genre de choses. Il fallait que je trouve un moyen de contacter mes voisins. Comme nous habitons juste à côté, je me suis dit que j'allais mettre un panneau sur la fenêtre. Ça disait un truc du genre : « Vous vous ennuyez ? Je sais, je m'ennuie aussi. Photographe cherchant à documenter depuis ma fenêtre. »


J'ai failli ne pas le faire. Je ne voulais pas passer pour quelqu'un d'un peu bizarre… Mais au bout de 20 minutes, la première personne a répondu. Je me suis dit : « Mon Dieu, c'est tellement surprenant. » Les gens étaient si accueillants pendant cette période. Je ne pense pas que j'aurais pris des photos si ça avait été une journée normale. Les gens auraient commencé à fermer leurs rideaux !


« Ils m’envoyaient un message sur Instagram et nous prenions rendez-vous pour faire les photos »


D'une certaine manière, je pense que cela a rendu les gens un peu plus ouverts. Ils m’envoyaient un message sur Instagram et nous prenions rendez-vous pour faire les photos le soir. Je les appelais au téléphone, je leur demandais d'allumer ou d'éteindre lumières et je les faisais poser dans la pièce. Je n'ai rien mis en place qu'ils n'auraient pas fait pas normalement.


Quand quelque chose comme ça arrive, vous commencez à réfléchir un peu plus aux choses auxquelles vous consacrez votre temps et à ce qu'elles signifient. Je trouve que le travail gratuit est un peu plus gratifiant parce qu'il peut être utilisé pour faire quelque chose de bien.


« Jusqu'à présent, nous avons récolté près de 500 livres, rien qu'avec les tirages


L'idée était de faire un livre, de le vendre et de reverser une partie des bénéfices au NHS. Mais je me suis dit que ce n’était peut-être pas la bonne solution. En effet, j'ai supposé qu'ils avaient besoin d'argent maintenant. J'ai donc pensé que je pourrais mettre en vente les tirages que j'avais déjà faits et utiliser tous les bénéfices pour récolter de l'argent. Jusqu'à présent, nous avons récolté près de 500 livres, rien qu'avec les tirages.


On ne peut pas vraiment se comparer aux personnes comme comme les infirmières, qui risquent leur vie au quotidien. Mais si vous pouvez informer les gens et les divertir, c'est déjà bien.


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Brut.