L'antibiorésistance, première cause de mortalité de demain ?

En 2050, elle pourrait être l'une des premières causes de mortalité au monde. C'est l'antibiorésistance. Selon le chercheur en génétique Didier Mazel, voilà pourquoi il est important de limiter au maximum sa consommation d'antibiotiques.

L'antibiorésistance, première cause de mortalité de demain ?


En 2050, elle pourrait être l'une des premières causes de mortalité au monde. C'est l'antibiorésistance. Selon le chercheur en génétique Didier Mazel, voilà pourquoi il est important de limiter au maximum sa consommation d'antibiotiques.


« L’antibiorésistance, c’est le fait que les bactéries soient résistantes, soient devenues résistantes aux antibiotiques qu’on utilise pour traiter les infections bactériennes » explique Didier Mazel, chercheur en génétique à l’Institut Pasteur.


Si les bactéries réussissent à résister aux antibiotiques, c’est grâce à leur capacité d’adaptation. « Les bactéries ont une propriété génétique (…) qui est de pouvoir échanger des morceaux de chromosomes entre espèces bactériennes différentes. C’est un peu comme si un arbre pouvait échanger de l’ADN avec un homme ou avec un chimpanzé » précise Didier Mazel, chercheur en génétique à l’Institut Pasteur.


Les bactéries « utilisent cette propriété pour évoluer de façon extrêmement rapide et s’adapter à toute sorte de menace et en particulier, donc dans le cas des antibiotiques » ajoute Didier Mazel, chercheur en génétique à l’Institut Pasteur.


Depuis l’utilisation des antibiotiques en médecine, c’est-à-dire entre la fin des années 40 et le début des années 50, les bactéries ont utilisé cette propriété pour échanger des gènes à grande échelle et pouvoir résister à tous les antibiotiques actuellement utilisé en clinique.


Le problème, c’est que les antibiotiques sont primordiaux en chirurgie. « Avant, les chances de succès des opérations lourdes étaient faibles » précise Didier Mazel, chercheur en génétique à l’Institut Pasteur. Et la chirurgie de pointe a donc besoin des antibiotiques pour fonctionner.


« Actuellement, c’est ce genre de choses, surtout, qui est compromis par le fait qu’il y ait des bactéries qui soient virtuellement résistantes à tous les antibiotiques. Ça conduit à une surmortalité à l’hôpital, en particulier » explique Didier Mazel, chercheur en génétique à l’Institut Pasteur.


Lorsque des patients sont hospitalisés pour une infection grave, s’ils sont porteurs d’une bactérie multirésistante, ils ont « 20% de plus de chances de ne pas pouvoir être soignés et d’en mourir » précise Didier Mazel, chercheur en génétique à l’Institut Pasteur. Pour le chercheur, ce phénomène est en train de devenir un problème de santé publique majeur.
« On n’a plus, actuellement, de traitement antibiotique qui puisse permettre d’éradiquer un certain nombre des bactéries qui causent des infections » ajoute Didier Mazel, chercheur en génétique à l’Institut Pasteur.


Pour lutter contre l’antibiorésistance, il faut limiter au maximum sa consommation d’antibiotiques. « Si on met pas de pression sur les médecins pour avoir des prescriptions, en particulier pour les enfants, on a quand même beaucoup plus de chances de ne pas être porteur de bactéries trop résistantes » conclut Didier Mazel, chercheur en génétique à l’Institut Pasteur.


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