Le coup de gueule de Philippe Juvin sur la gestion du Covid-19 dans les aéroports français

Covid-19 : "Les gens sortent de l'avion et puis s'éparpillent. C'est pas possible !" Le coup de gueule de Philippe Juvin, chef de service des urgences de l'hôpital Georges-Pompidou, sur la gestion du virus dans les aéroports français.

Le coup de gueule de Philippe Juvin sur la gestion du Covid-19 dans les aéroports français


Pour le chef du service des urgences de l'hôpital Georges-Pompidou, il faudrait appeler régulièrement les personnes qui viennent d’arriver sur le territoire.


Les avions atterrissent en France, les gens sortent de l'avion et s'éparpillent. C'est pas possible. On n'est pas très sérieux, on devrait améliorer les choses. En France, c'est le Club Med. J'avoue que je ne comprends pas pourquoi il y a des tas de gens qui atterrissent sur le territoire national, qui s'éparpillent comme ça et qu'on perd de vue.


« Dans tous les pays sérieux, on vous demande où vous allez »


Dans tous les pays sérieux, quand vous arrivez d'un pays épidémique, on vous demande où vous allez, où vous allez habiter, qui vous envisagez de voir, pourquoi vous êtes là… En France, c'est bienvenue, et puis voilà. Je pense qu'il faut qu'on change notre fusil d'épaule et qu'on soit un peu plus sérieux.


Quand quelqu'un se présente aux urgences, pour n'importe quoi, dès lors qu'il vient d'un pays étranger, il faut le tester. On nous demande de le tester, ce qui est normal. Il faut le tester, dès lors qu'on le garde à l'hôpital. Pourquoi on ne l'a pas fait quand il a quitté l'avion ?


Ça va être fait sur la base du volontariat, mais ce n'est pas suffisant. Je comprends qu'on ne puisse pas dire à tous les gens qui sortent de l'avion : « Venez, je vous mets un truc dans le nez et je vous teste. » Toutefois… Que ça reste sur la base du volontariat, le test, à la sortie de l'avion, c'est une bonne chose. D'ailleurs, mon hôpital, l'Assistance publique, c'est lui qui organise ça, avec l'Agence régionale de santé.


« On a des gens qui sont infectés, qui vont se balader et infecter d'autres personnes »


Mais ça ne suffit pas. Certains répondent « je ne veux pas être testé », et ils disparaissent. Ça ne peut pas être tout ou rien. Ce que je crois, c'est que ceux qui ne se font pas tester, on devrait prendre au moins leurs coordonnées et les appeler tous les deux ou trois jours pour savoir comment ils vont, qu'on ne les perde pas de vue. Parce que là, si ça se trouve, on a des gens qui sont infectés, qui vont se balader et infecter d'autres personnes.


Ce qui n'est pas du tout compliqué, ce qui est tout à fait faisable, ce qui n'entrave pas les libertés individuelles, c'est de dire aux gens : « Attention je vous préviens, on vous passe un coup de fil tous les jours pour savoir comment vous allez, et vous répondez. » Au moins ça. Le test obligatoire, moi, je ne serais pas très content si on me mettait ça au fond du nez. Je ne vous le cache pas. Mais seulement ça ou rien du tout, ce n'est pas possible.


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