Les filtres pour se rendre "plus beau" sur notre cerveau

Bouche pulpeuse, peau lissée, nez affiné… Ce nouveau filtre "beauté" sur TikTok interpelle par son réalisme. Mais quel impact ces filtres ont-ils sur notre cerveau ? On a posé la question à un psychologue.

“La chirurgie esthétique viendrait comme réparer quelque chose qui ne va pas à l'intérieur”

 

Un nouveau filtre est disponible sur TikTok. C’est le filtre “Bold Glamour”. Là où d’autres filtres sont perceptibles et présentent des failles, le “Bold Glamour” est quasi imperceptible, et c’est ça qui interpelle. Avec ce filtre "beauté", tout le monde a un visage lissé, les sourcils bien tracés, la bouche pulpeuse, le nez fin… Ce filtre, il fait penser aux filtres payants disponibles sur FaceApp. C’est une application qui est spécialisée dans l’édition photo et qui génère des transformations physiques sur vos photos et vos vidéos à partir d’une intelligence artificielle. Les filtres sur les réseaux sociaux comme Snapchat ou Instagram, ce n’est pas récent, mais quel impact peuvent-ils avoir sur nos cerveaux ?

Ils se font opérer pour ressembler aux filtres des réseaux sociaux


“Les 18-30 ans font le plus appel à la chirurgie esthétique”

 

“Les filtres faits en réalité augmentée vont permettre à un individu ou alors de jouer avec son image, on l’a vu sur Snapchat, avec des oreilles de chien, toutes sortes de choses, et là, on est dans quelque chose de presque bal masqué et c’est plutôt amusant, et puis, avec l’avènement de ces filtres, entre autres avec Instagram, et maintenant TikTok, en fait, qui sont des filtres qui ont pour vocation d’améliorer le visage, voire même, finalement, de nous rendre éternellement beaux”, détaille Michaël Stora, psychologue. 

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“Premier piège, je peux être fasciné par mon image. Et l’image de soi n’a pas seulement un statut d’apparence, avec ces nouvelles technologies, il a presque une fonction de nous réparer. D’autant plus à l’adolescence, où l’image de soi est en pleine construction, on ne se sent pas toujours à l’image de ce qu’il faudrait être”, ajoute le psychologue. "Depuis l’avènement de ces filtres, les personnes qui font le plus appel à la médecine et la chirurgie esthétique, ce sont maintenant les 18-30 ans, ça a complètement bougé. Ce ne sont plus des personnes de plus de 50 ans mais finalement des jeunes qui, quelque part, ne veulent pas ressembler à un acteur mais veulent ressembler à leur moi filtré.”

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“On peut même imaginer des phénomènes d’addiction d’un nouvel ordre”

 

Ces derniers temps, beaucoup d’influenceurs ont décidé d’arrêter d’utiliser des filtres sur les réseaux sociaux parce qu’à force, ils ne supportaient plus leur vrai visage. “Le risque étant évidemment qu’à force de faire du botox, des piqûres de botox, eh bien ça dure quelques mois, vous aurez envie d’en faire, d’en refaire et d’en re-refaire encore. Donc, on peut peut-être même imaginer des phénomènes d’addiction d’un nouvel ordre, qui existaient pour une minorité, maintenant, qui va se démocratiser.”

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“Ce terme de focaliser sur une partie de son corps comme étant à l’origine de tous ses problèmes, ça s’appelle la dysmorphophobie. C'est une pathologie qu'on rencontre parfois en psychiatrie, qui est parfois un peu inquiétante, et là, on se rend compte qu'il y a une sorte de dysmorphophobie sociétale où la médecine ou la chirurgie esthétique viendrait comme réparer quelque chose qui ne va pas à l'intérieur”, précise Michaël Stora.

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