Dans son quartier, Yacine allie sport et lien social

Yacine a grandi ici, dans le 19e arrondissement de Paris. Devenu kiné et préparateur physique, il a monté une association pour que tous les habitants puissent pratiquer le sport, ensemble. Brut a suivi une séance avec son quartier.

Entretenir sa santé 


Depuis 10 ans, Yacine, kinésithérapeute et préparateur physique est à l’origine de cours collectifs de sport. Trois fois par semaine, il accueille des personnes de tous horizons pour partager une activité commune : le sport. “Tu vas avoir des mecs qui sont sortis de prison, qui sont en réinsertion. Il y a des jeunes cadres dynamiques qui sont là. Tu vas avoir une personne qui travaille dans les supermarchés, des caissières. J'ai des enfants de huit, neuf, dix ans qui accompagnent leurs parents et qui font aussi des séances”, explique Yacine. Le but de cette initiative : “essayer de faire en sorte que les gens puissent se dépenser et de se sentir mieux par la suite”, affirme Yacine. 

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Grâce à une contribution de 20 euros par mois, les bénévoles et adhérents bénéficient des cours et participent à l’achat du nouveau matériel. Rigueur et discipline sont les maîtres mots de ces sessions sportives, pour le plus grand bonheur de tous : “Au-delà du sport, c'est un coin où tout le monde se retrouve. Je me suis fait énormément d'amis. On vient, on discute de la vie et je trouve que faire du sport avec quelqu'un, ça rapproche énormément. Je me suis fait beaucoup d'amis que je vois très souvent en dehors du cross fit et je trouve ça top”, explique un adhérent.

Il détourne le mobilier urbain pour faire du sport


Redynamiser le quartier


Car au-delà de la pratique sportive et de la cohésion du groupe, Yacine souhaite faire revivre son quartier, dépeuplé par ses habitants et les commerçants : “Moi, je suis un enfant d'ici, du 19ᵉ. C'est mon arrondissement de cœur, c'est ma ville, mon village. Tu ne peux pas représenter un quartier si tu n'es pas acteur. Comme je dis souvent : ‘Si tout le monde grandit dans un quartier et ensuite prend ses bagages et s’en va ailleurs, au final, tu laisses une zone morte. Moi, j'ai été kiné, j'ai un bagage dans le sport, j'ai ouvert une association sportive, je fais bouger les gens. Tout le monde peut contribuer un petit peu et c'est ça qui fait en sorte qu'un quartier reste vivant.


Il déplore le manque de commerces et la situation des résidents du quartier : “Dans les quatre ou cinq rues qui forment le quartier, on a peu de commerces et on est ciblé quartier zone politique de la ville, qui regroupent plusieurs critères, souvent négatifs. Donc, on est une zone isolée avec des femmes isolées, des familles nombreuses, un taux de chômage élevé et de réussite dans la scolarité très bas. Mais je pense qu’on changera les choses petit à petit. Et la nouvelle génération fera mieux que les anciens. Et ainsi de suite”, affirme Yacine. 

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