Au Liban, 250 000 personnes vivent sous le système de la kafala
"C'est de l'esclavage moderne." Pendant ce temps-là au Liban, 250 000 personnes vivent sous le système de la kafala…
Liban : des migrantes réduites à l’esclavage
Au Liban, plusieurs centaines de milliers de migrantes vivent sous la tutelle de leur employeur, des familles libanaises, dans des conditions inhumaines. D’anciens employés et des ONG dénoncent de l’esclavage moderne.
250.000. C’est le nombre de personnes vivant dans des conditions décrites comme de l’esclavage au Liban. La plupart d’entre elles sont des migrantes originaires d’Afrique ou d’Asie du Sud. Elles sont embauchées comme domestiques mais vivent avec des droits limités, parfois sans être payées. Ce système a un nom : la « kafala ». Des ONG et d’anciennes victimes de ce système tentent de le dénoncer depuis plusieurs années.
Témoignage d’une victime
À l’origine, Lucy est professeure d’école en Sierra Leone. Il y a un peu plus d’un an, on lui propose un poste similaire et mieux payé au Liban. Elle accepte. À son arrivée, elle découvre les réalités de ce poste et se retrouve prise au piège.
« Ma vie dans la maison où je travaillais était un enfer… Il n’y avait pas de liberté de parole, je n’avais pas accès à mon téléphone, je ne pouvais pas parler au téléphone quand je voulais… Je ne pouvais pas sortir toute seule. Quant je voulais sortir, ils me demandaient : "Où vas-tu ?" Parfois, ils m’enfermaient et me demandaient de boire dans les toilettes. »
Lucy est aussi victime de nombreuses insultes lorsqu'elle travail pour la famille. Les habitants de la maison disent qu'elle est une esclave. Elle est désormais rentrée chez elle.
Ce que fait le gouvernement
Dipendra Uprety, co-fondateur de l’ONG This is Lebanon, explique que cette pratique est l'exemple de l’esclavage moderne qui existe au Liban depuis plusieurs années. Des ONG comme la sienne ou Amnesty International dénoncent cette pratique légale et traditionnelle.
Ces travailleurs ne peuvent pas se tourner vers la justice pour porter plainte. De plus, après la crise sanitaire du Covid-19 et l’explosion survenue en août à Beyrouth, les conditions de vie de ces personnes se détériorent. Des centaines d’entres elles se retrouvent à la rue et espèrent recevoir de l’aide. Début septembre, les autorités libanaises ont adopté un nouveau contrat de travail en faveur des employés de maison étrangers. Cependant, cette initiative n’abolit pas la kafala, selon les ONG.

Liban : des migrantes réduites à l’esclavage
Au Liban, plusieurs centaines de milliers de migrantes vivent sous la tutelle de leur employeur, des familles libanaises, dans des conditions inhumaines. D’anciens employés et des ONG dénoncent de l’esclavage moderne.
250.000. C’est le nombre de personnes vivant dans des conditions décrites comme de l’esclavage au Liban. La plupart d’entre elles sont des migrantes originaires d’Afrique ou d’Asie du Sud. Elles sont embauchées comme domestiques mais vivent avec des droits limités, parfois sans être payées. Ce système a un nom : la « kafala ». Des ONG et d’anciennes victimes de ce système tentent de le dénoncer depuis plusieurs années.
Témoignage d’une victime
À l’origine, Lucy est professeure d’école en Sierra Leone. Il y a un peu plus d’un an, on lui propose un poste similaire et mieux payé au Liban. Elle accepte. À son arrivée, elle découvre les réalités de ce poste et se retrouve prise au piège.
« Ma vie dans la maison où je travaillais était un enfer… Il n’y avait pas de liberté de parole, je n’avais pas accès à mon téléphone, je ne pouvais pas parler au téléphone quand je voulais… Je ne pouvais pas sortir toute seule. Quant je voulais sortir, ils me demandaient : "Où vas-tu ?" Parfois, ils m’enfermaient et me demandaient de boire dans les toilettes. »
Lucy est aussi victime de nombreuses insultes lorsqu'elle travail pour la famille. Les habitants de la maison disent qu'elle est une esclave. Elle est désormais rentrée chez elle.
Ce que fait le gouvernement
Dipendra Uprety, co-fondateur de l’ONG This is Lebanon, explique que cette pratique est l'exemple de l’esclavage moderne qui existe au Liban depuis plusieurs années. Des ONG comme la sienne ou Amnesty International dénoncent cette pratique légale et traditionnelle.
Ces travailleurs ne peuvent pas se tourner vers la justice pour porter plainte. De plus, après la crise sanitaire du Covid-19 et l’explosion survenue en août à Beyrouth, les conditions de vie de ces personnes se détériorent. Des centaines d’entres elles se retrouvent à la rue et espèrent recevoir de l’aide. Début septembre, les autorités libanaises ont adopté un nouveau contrat de travail en faveur des employés de maison étrangers. Cependant, cette initiative n’abolit pas la kafala, selon les ONG.