Cette Ukrainienne de 20 ans raconte son quotidien sur TikTok

Valeria a 20 ans. Réfugiée dans un abri anti-bombes dans le nord de l’Ukraine, elle raconte son quotidien durant la guerre sur TikTok.

“C’est mon abri anti-bombes. Je peux vous le faire visiter”


“Ma journée type dans un abri anti-bombes. Mon père me dit : “Bonjour grosse vache”. Ma mère cuisine et je l’observe. (…) Regardez ce que Poutine a fait de ma ville”. Valeria Shashenok a 20 ans.


Depuis le début de la guerre en Ukraine, elle est réfugiée avec ses parents dans un abri anti-bombes à Chernihiv, au nord-est de Kyiv. Sur le réseau social TikTok, elle a décidé de raconter son quotidien à ses abonnés, rythmé par de rares sorties à l’extérieur durant la journée.


Avec sa famille, elle vit dans un abri anti-bombes. “C’est mon abri anti-bombes. Je peux vous le faire visiter. Voici mon amie qui vit avec moi. Ici, il y a un frigo avec de la nourriture, des choses simples, du lait, des œufs" décrit Valeria dans une vidéo postée sur l’application TikTok.


“En bas, c’est là que nous vivons. Je ne peux pas vous le montrer car si je descends plus bas sous terre, ça coupe la connexion internet (…) L’abri est dans un bâtiment où il y a le bureau de mon père. Maintenant on dort ici, on mange ici, on mène une vie simple.”


“Je regarde tout le temps les informations et j’essaie de comprendre pourquoi”


“Je regarde tout le temps les infos et j’essaie de comprendre pourquoi ils sont venus dans ma ville, où ils ont tué des gens, où ils sont entrés dans des maisons. Des soldats russes sont entrés chez mes amis pour prendre une douche et manger, c’est fou.”


Dans le pays, un couvre-feu a été mis en place. Les civils peuvent sortir entre 7h du matin et 18h le soir. Les sorties sont interdites aux autres horaires. Dans une autre vidéo TikTok, Valeria filme l’extérieur et les bâtiments détruits aux alentours.


“Quand on peut sortir, on voit des soldats, ukrainiens, qui protègent ma ville, mon pays. Il y aussi des tanks qui protègent aussi… On apprend que des bombes ont détruit des choses et on ne sait jamais quand on en entendra une au-dessus de nos têtes. Il n’y a pas beaucoup de gens dehors.”


La jeune fille se filme partout, également quand elle fait des courses dans un supermarché, où tous les rayons sont visiblement vides.


“C’est de pire en pire. Ca me détruit intérieurement”


“Quand on va au supermarché, il faut faire la queue longtemps, car tout le monde veut acheter à manger. Hier, je voulais acheter de l’eau avec mon père, mais quand on est entrés, il n’y avait pas d’eau, seulement du jus de fruits, mais pas d’eau.


On n’a pu acheter que des conserves de légumes et de viande, et du chocolat. On a l’eau courante dans notre abri anti-bombes, mais l’eau peut être coupée.


Chaque jour, depuis le premier jour, j’espère vraiment que la guerre se terminera demain. Tous les jours, je me dis : “Ça ira mieux demain.” Mais non, c’est de pire en pire. Vous avez dû voir les infos.


J’essaie de m’occuper pour ne pas penser tout le temps à cette guerre, car ça me détruit intérieurement. Quand je n’entends parler que de ça, c’est choquant pour mon cerveau de 20 ans.”


Dans une déclaration officielle, le 24 février 2022, le président russe Vladimir Poutine a annoncé l'invasion des territoires ukrainiens par l'armée russe. Les bombardements par Moscou se sont multipliés sur les villes d'Ukraine dont Kiev. Quinze jours plus tard, d'après l'ONU, plus d'1,2 million de réfugiés, femmes, enfants et hommes, ont déjà quitté le pays à cause du conflit.


Certains ont rejoint la Pologne. C'est le cas d'Oksana, cette mère ukrainienne réfugiée avec ses enfants, que Brut avait rencontrée. Pierre, Français d'origine russe, a aussi quitté l'Ukraine pour rejoindre la Pologne afin de mettre à l'abri sa femme enceinte de 9 mois.


Sur différents réseaux sociaux, Instagram, Twitter, etc., d’autres habitants de l'Ukraine témoignent aussi de la guerre.


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Brut.