Le congé parental au Japon

Prendre un congé paternité. C'est ce que va faire pour la première fois un ministre japonais, Shinjirō Koizumi. Dans un pays où seuls 6 % des pères osent en profiter, voilà pourquoi cette décision est révolutionnaire.

Vers un congé paternel au Japon ?


Le ministre de l’Environnement japonais vient d’annoncer qu’il allait prendre deux semaines de congé après la naissance de son enfant. Une petite révolution.


« Ma priorité, c’est ma mission en tant que ministre. Et je serai disponible pour toutes les situations de crise qui pourraient se produire. Pendant les trois mois après l’accouchement, où la mère est le plus sollicitée, je serai donc en congé paternité pendant deux semaines, dans la mesure du possible, avec flexibilité, en dehors des sessions parlementaires et des conseils des ministres. »


Cette déclaration du ministre de l'Environnement japonais Shinjirō Koizumi du 15 janvier 2020 a fait l’effet d’un coup de tonnerre. L’homme politique est en effet en passe de devenir le premier ministre japonais à prendre un congé paternité… À 38 ans, lui et son épouse, Christel Takigawa, attendent leur premier enfant pour la fin du mois de janvier. 


Seulement 6 % des pères actifs prennent un congé paternité


 
« Le congé parental n’est pas encadré par la loi pour les ministres. C’est le cas pour toutes les personnes en politique. Il n’y a pas de notion d’horaires de travail, donc il n’y a pas d’heures supplémentaires. Comme le congé parental n'est pas prévu par la loi, la période et la manière de faire sont déterminées par vous et votre entreprise », a-t-il argumenté.
  
Même s'il prévoit de prendre seulement un congé de deux semaines, sa décision est révolutionnaire. Au Japon en effet, en 2018, seulement 6 % des pères actifs ont pris un congé après avoir eu un enfant, contre 82 % des mères. La loi autorise les hommes et les femmes à prendre jusqu’à un an de congé après la naissance d’un enfant. Toutefois, dans les faits, la plupart des hommes n’en prennent pas. Et les femmes sont souvent contraintes d’abandonner leur carrière quand elles sont mères.


« C’est vraiment considéré comme un acte de trahison »


  
En 2018, Glen Wood, un courtier canadien qui vivait au Japon a poursuivi son employeur en justice, en expliquant avoir été intimidé et plus tard licencié pour avoir pris son congé paternité. « Je pense que c'était vraiment considéré comme un acte de trahison pour un homme de prendre un congé paternité, et je pense que les mentalités changent progressivement, mais c'est un domaine qui a besoin d’évoluer un peu dans le monde du travail au Japon », expliquait-il en octobre 2019.
 
Shinjirō Koizumi, fils de l'ancien Premier ministre Jun'ichirō Koizumi, espère que son exemple créera un précédent et permettra de faciliter la prise de congé parental pour les hommes japonais, sans que cela n’affecte leur carrière. 


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