Canada : la mobilisation contre un gazoduc prend de l'ampleur

Depuis plusieurs semaines, ils se lèvent contre la construction d'un gazoduc sur leur territoire. Aujourd'hui, les Wet'suwet'en sont rejoints par de nombreux militants.

Pour protester contre un projet de gazoduc, des trains sont bloqués au Canada


Ce projet de gazoduc doit traverser le territoire du peuple Wetʼsuwetʼen. En plus des problèmes environnementaux, les manifestants dénoncent une ingérence sur leurs terres.


Depuis début février, le trafic ferroviaire est très perturbé au Canada. La raison : des protestations contre le projet de gazoduc de la compagnie Coastal GasLink, qui doit traverser le territoire du peuple autochtone Wetʼsuwetʼen. Ce pipeline de 670 km, dont le coût global est estimé à  6,6 milliards de dollars canadiens, doit permettre d'ici à 2025 d'exporter 700.000 litres de gaz liquéfié par jour.


« On s'attaque à nos droits, à notre culture, à ce que nous sommes »


« Ce qui se passe, c'est inacceptable. Le Canada est en train de faire n'importe quoi pour exporter le pétrole et développer l'industrie des hydrocarbures, au moment où la planète est dans une crise climatique » s’insurge Sol Zanetti, élu Québec solidaire. En plus des problèmes environnementaux, les manifestants Wetʼsuwetʼen dénoncent par ailleurs une ingérence sur leurs terres qu'ils qualifient de « colonisation ». De nombreux militants issus d'autres communautés autochtones les ont rejoints pour dénoncer une politique globalement hostiles aux droits des peuples premiers. « On est bafoués à chaque fois. On s'attaque à nos droits, à notre culture, à ce que nous sommes. D'une génération à l'autre, on s'est fait avoir. Il faut qu'on parle, il faut qu'on se lève. On dit non. C'est assez » tempête Shushan Bacon, militante innue.


En échange de promesses d'emplois et de reversement d'une partie des bénéfices, le projet a reçu l'approbation des chefs élus des communautés autochtones. Néanmoins, les chefs héréditaires s'y opposent. Et derniers estiment être les seuls compétents pour prendre des décisions sur leurs terres traditionnelles. « Ils jouent le jeu que la province du Canada joue depuis des années. Dans la nation Wet'suwet'en, les chefs héréditaires sont l'autorité. Personne d'autre ne peut conclure des accords, personne d'autre ne peut parler en leur nom », assure avec force le chef Spoowk.


Après 10 jours de mobilisations, plus de 400 trains ont été annulés


Le 6 février, plusieurs manifestants qui bloquaient un site de travaux ont été arrêtés par la Gendarmerie royale du Canada, entraînant de nombreuses manifestations et blocages dans tout le pays. Après 10 jours de mobilisations, plus de 400 trains ont été annulés, affectant environ 83.000 usagers. 


En visite officielle au Sénégal, le Premier ministre Justin Trudeau a invité toutes les parties à reprendre le dialogue afin de trouver rapidement une solution. Car les fermetures forcées d'une partie du réseau ferroviaire entravent le transports vers la côte est du pays de plusieurs produits comme les céréales, les matériaux de construction ou le propane. La Chambre de commerce du Canada évalue l'impact économique à plusieurs dizaines de millions de dollars. Mais selon les opposants, l'impact du réchauffement climatique engendré par les projets comme celui-ci est bien pire. 


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