Canicule : dans un centre de soins pour animaux en détresse

Hérissons, bébés écureuils, chauves-souris… Chaque année, ils sont de plus en plus nombreux à atterrir dans ce centre de soin du sud de la France. Manque de nourriture, d'eau, ils sont directement affectés par la canicule. Brut s'est rendu sur place, à Saint-Cézaire-sur-Siagne, pour voir comment ils remettent sur pattes ces animaux en détresse.

Sauver les animaux de la canicule


À l’animalerie des mammifères, les soigneurs prodiguent les soins nécessaires aux animaux qui souffrent cet été de la canicule. Ce centre de soin à Saint-Cézaire-sur-Siagne accueille hérissons, bébés écureuils, chauves-souris pour combler leur manque de nourriture, d’eau et de soins. Manon, responsable du centre de soins des Alpes-Maritimes, s’occupe d’un hérisson, tombé dans une piscine. “Il se met en boule, c'est peut-être un bon comportement. Elle a dû tomber dans la piscine, elle a été retrouvée complètement épuisée parce qu'elle a nagé pendant plusieurs heures. Elle n'a pas réussi à trouver d'eau dans la nature, donc elle est venue sur ce qui peut sembler le plus simple pour elle. Si les propriétaires des piscines ne les voient pas à temps, ils se noient, tout simplement. On peut avoir des intoxications aussi avec le chlore, les produits chimiques qui sont mis dans les piscines. Celle-ci, elle a un voile blanc sur les yeux. Elle voit mais elle a un voile blanc sur les yeux qui peut peut-être être dû effectivement aux particules et aux produits chimiques qu'il y a eus dans la piscine.”

Patrick recueille des animaux sauvages


Dans ce centre, on retrouve de nombreuses espèces très jeunes qui sont trouvées et amenées par des personnes. Ces animaux sont dans des états de maigreur avancée, liés à un manque de nourriture, la disparition des insectes associée aux fortes chaleurs et à la difficulté de trouver de l'eau. “Ils sont tous très déshydratés à l'arrivée au centre. La chaleur joue sur les insectes, donc sur les animaux qui vont manger des insectes.”

Elles recueillent des animaux de la ferme chez elles


“En général, quand il y a des canicules, c'est l'hécatombe”


Juliette, soigneuse, s'occupe aujourd’hui des martinets qui eux, ont beaucoup souffert de carences. “Les plumes ont cassé à cause de la fragilité qu'a causée la carence. Ce sont des oiseaux cavernicoles qui se sont adaptés, en fait, à l'urbanisation et ils nichent sous nos toits, sous les toits des maisons. Et quand il fait très, très chaud, sous les toits, il faut imaginer qu'il fait peut-être 10 degrés de plus, donc ça devient une vraie fournaise. Et les petits, pour échapper à cette chaleur, ils vont tout simplement essayer de rechercher la fraîcheur, se pencher au bord du nid et ils vont tomber.”

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Chaque année, lors de la canicule, c’est l'hécatombe. “On en a une dizaine par jour qui se retrouve sur le sol, et les parents ne viennent pas les nourrir au sol, donc il faut absolument les prendre en charge et les élever du coup jusqu'à la fin. La canicule de cette année fait de très, très gros dégâts.”, explique Manon. Au point que dans les centres de soins, les capacités d'accueil augmentent de 20 % chaque année. Elle explique que par le changement climatique, tout le cycle est modifié et impacte ainsi, du plus petit être vivant au plus grand.

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D’une manière générale, les soins sont d’une durée d’un mois mais peuvent varier de quelques jours à plusieurs mois. Pour éviter d’ailleurs que ces animaux ne soient habitués à la présence humaine, les soigneurs couvrent les cages pour limiter le passage et garder au maximum leur caractère sauvage.

Ils soignent des animaux sauvages dans le garage d’une maison


“Les conditions de vie sont trop difficiles”


Hélène, présidente de l'association PACA pour demain explique que tous ces phénomènes climatiques déréglés vont demander à ces centres une plus grande prise en charge des animaux “à des moments où on ne les avait pas jusqu’à maintenant”. “Les centres de soins ont toujours accueilli les animaux dont les causes d'accueil ne sont pas liées aux problèmes de sécheresse et de canicule. Mais ce sont deux facteurs aggravants et deux tendances lourdes qui augmentent les accueils, qui rendent aussi impossibles le renichage de ces oiseaux ou la survie en milieu naturel des petits mammifères, parce que les conditions de vie sont trop difficiles. On se substitue à une nature qui est fortement impactée par le changement et où les ressources alimentaires ne sont plus disponibles aussi facilement, de la même façon que l'eau, qu'elles l'étaient auparavant.” Pour Manon, notre société constate “un effondrement des populations, et si on veut pouvoir les aider et ne pas les perdre, il faut réagir le plus vite possible.”

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