Confinement : 4 actions écolos ambitieuses, avec Julien Vidal

Repenser son alimentation, sa consommation, son pouvoir en tant que citoyen… Certains de nos gestes et comportements du quotidien sont des leviers puissants de changement. Pour Julien Vidal de Ca Commence Par Moi, voilà 4 actions écolos fortes à mettre en place pendant le confinement.

Quatre actions écolos ambitieuses à faire pendant le confinement


Julien Vidal, créateur du mouvement « Ça commence par moi », nous explique comment profiter du confinement pour devenir plus écolo.


Un Français émet environ 10,8 tonnes de CO2 par an, selon un rapport Carbone 4. Pour respecter les accords climatiques de la COP21, il faudrait diviser cette empreinte par plus de 5. Et ça peut commencer par nous !


Dans de précédentes vidéos pour Brut, Julien Vidal, créateur du mouvement « Ça commence par moi », nous avait déjà donné des astuces pour avoir une vie plus sobre et plus écologique. Aujourd’hui, il nous explique comment profiter du confinement pour devenir plus écolo.


Devenir végétarien


Le plus puissant des actes individuels, c'est de passer à un régime végétarien. Il n'y a pas photo, c'est vraiment le levier individuel le plus puissant que tu puisses imaginer. En moyenne, on considère que ça peut baisser ton empreinte d’à peu près 10 %. C’est gigantesque, parce que c'est une action qu'on peut décider du jour au lendemain, qui ne nécessite aucun investissement financier !


Alors forcément, dans un contexte classique, les sorties, les amis, les repas avec les collègues de boulots, avec la famille… Sont autant de tentations de dévier d'une alimentation sans chair animale. Profitons donc de cette période où on contrôle à 100 % notre alimentation pour, justement, donner toute la place au végétal dans notre assiette.


Réduire ses achats


Quand on regarde la composition de l'empreinte carbone des Français, il y a un poste qui est assez important, c'est la consommation de biens et services. Tout ce qui est achat de matériel, de high-tech, de vêtements… Ça représente environ 20 % de notre empreinte. Ça aussi, c'est quelque chose qui peut être assez facile de réduire.


Faire le tri dans ses affaires


Il y a quelque chose qu'on prend rarement le temps de faire, c'est un grand tri dans nos affaires, nos objets, nos vêtements. Soit parce qu'ils sont cassés et qu'il faudrait les réparer, soit parce qu'on n’en a tout simplement plus l'utilité et qu'on pourrait les mettre de côté pour les donner. Il y a plein de choses qu'on a accumulées et qui nous paraissent complètement irréparables, alors qu’il y a des tutos sur Internet qui nous permettent de réparer facilement les objets.


Ce n’est pas grave si vous n'arrivez pas à réparer tous vos objets : mettez-les de côté, vous pourrez les emmener une fois le confinement terminé dans un repair café, où des bénévoles vous aideront à réparer. En attendant, profitez-en pour réparer et recoudre les vêtements que vous aimez bien et que vous souhaitez continuer à porter. L'industrie textile, il faut savoir que c'est l'une des industries les plus polluantes. Il faut donc, là aussi, allonger la durée de vie de nos vêtements. Pour tous ceux que vous ne souhaitez pas conserver, mettez-les de côté. Vous pourrez les déposer dans un point de collecte dédié avec tous les objets électroniques que vous voulez donner.


Faire de la rénovation thermique


En moyenne, quand tu regardes les changements qui ne nécessitent pas d'investissements, tu peux prétendre à une réduction max de 25 % de ton empreinte. Si tu optes pour des actions qui nécessitent des investissements financiers, tu peux aller jusqu'à -45 %, -50 %. Ce sont des moyennes, bien sûr.


Parmi ces actions qui nécessitent un investissement, il y a la rénovation thermique des bâtiments. C’est une action majeure en France, parce que beaucoup de personnes consomment énormément de chauffage, généralement est basé sur des énergies carbonées comme le gaz, voire le charbon ou le fuel. Quand tu es propriétaire, c'est une action vraiment intéressante climatiquement, mais aussi économiquement.


Beaucoup de logements en France sont de véritables passoires thermiques. Les déperditions très mauvaises pour la planète, mais aussi pour notre porte-monnaie. Isoler son logement est donc l’une des actions les plus importantes que l’on puisse faire à l'échelle individuelle. Par exemple, dans une pièce chauffée à 20°C, si le mur ici est à 14°C, on va se retrouver avec une température ressentie qui sera de 17°C.


Pour isoler thermiquement votre logement, il faut forcément passer par la case travaux, qui coûte cher, mais qui permet, sur le long terme, de faire des économies, notamment sur la facture d'énergie. Aujourd'hui, les États mettent à disposition des services pour vous aider à trouver les solutions techniques et les aides financières.


En attendant les travaux, il existe un tas de bonnes pratiques que vous pouvez mettre en place, comme installer un joint sur les fenêtres où vous sentez que l'air passe. On peut aussi profiter, tous les jours, d'ouvrir ses fenêtres pour faire sortir l'humidité. Vous pouvez également installer une trappe pour sceller vos cheminées. Vous pouvez par ailleurs placer des boudins autour des portes pour stopper les infiltrations d'air.


Bonus : participer à des changements systémiques


Même avec un comportement très ambitieux à l'échelle personnelle, tu ne pourras prétendre qu'à -45 % de réduction de ton empreinte au maximum. C'est très loin des -80 % nécessaires pour parvenir aux objectifs de l'accord de Paris.


Il faut investir massivement dans des infrastructures décarbonées, il faut faire des choix de réglementations, d'incitations, d'interdictions à des niveaux publics, à des niveaux étatiques, il faut repenser nos rapports aux traités économiques. Pour ça, chacun d'entre nous et chacune d'entre nous, en tant qu'individu, a d'une certaine manière un pouvoir. L'individu reste tout-puissant à condition d'en appliquer la bonne définition, c'est-à-dire qu'il n'est pas uniquement cantonné à sa petite sphère domestique. Il est également inscrit dans des organes sociaux, des groupes de gens, des collectivités, des associations, des entreprises, dans lesquels chacun peut faire pression.


Ça peut être notamment à travers notre vote, nos achats, ou le boycott qui dénonce les pratiques climaticides. On peut aussi reprendre le pouvoir de notre argent en le transférant vers des banques plus éthiques et plus durables ou en rejoignant des collectifs, des ONG, des associations qui vont permettre de faire masse et de prendre des décisions d'ampleur qui, elles, pourront modifier nos modes de vie.


La crise du Covid-19 est absolument terrible. Elle me fait penser à cette citation de Churchill, qui dit qu'il valait mieux prendre le changement par la main avant qu'il nous prenne par la gorge. On sait que les conséquences du dérèglement climatique dans les prochaines décennies vont être absolument terribles, mais on connaît aussi les solutions. Il est donc temps d'agir individuellement et collectivement avec ambition. On lâche rien !


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