Groenland : Nicolas Dubreuil témoigne du recul des glaciers

Après le recul des glaciers, l’aventurier Nicolas Dubreuil explore les "nouvelles terres" au Groenland et alerte sur le réchauffement climatique.

“Le mot qu’ils emploient le plus, c’est ajorpoq, ça veut dire “il faut faire quelque chose””


“On arrive vraiment en terra incognita. Des terres qui n’ont jamais été explorées”. Brut a suivi Nicolas Dubreuil, aventurier français, spécialiste des milieux polaires, au Groenland. “Là, on est en train de rentrer sur le glacier. Normalement, là où a été définie la carte, il y a 200 mètres de glace au-dessus de nos têtes ! Et bah non… Avec ce changement climatique, les glaciers rétrécissent donc ils reculent. Et en reculant, ces glaciers vont libérer des terres nouvelles qui étaient en dessous des glaciers, des zones qui n’ont jamais été explorées, des lieux qui n’existent pas. On va dans des lieux qu’on ne connaît pas, on n’a aucune référence. Donc on est obligés d’y aller très prudemment”.
En 2019, le scientifique Steffen Olsen alertait déjà sur la fonte des glaces précoce au Groenland


Si l’explorateur se rend dans la région depuis 30 ans, c’est la première fois qu’il assiste à de tels changements. “Au Groenland, ils appellent ça les “nunanutaat”. Textuellement, ça veut dire : “nouvelles terres”. Ces zones-là, ça va tellement vite que ce n’est même pas encore sur les cartes. C’est une découverte, c’est encore plus impressionnant que d’aller sur Mars. On discutait avec plusieurs chasseurs de Kullorsuaq. J’ai lu à la fois l’intérêt, l’envie et la peur dans leurs yeux. Parce que ces lieux sont nouveaux et ils sont inquiets. S’ils sont majoritairement protestants, ils ont toujours cette culture animiste. Pour eux, il y a un esprit dans le glacier. Et ce glacier qui recule, il libère des esprits. Les premières populations au Groenland sont arrivées il y a 4 500 ans. Elles se sont adaptées à vivre par -50 degrés. Par contre, ils ont cette inquiétude : ils voient que ça change, le mot qu’ils emploient le plus c’est ajorpoq, ça veut dire “il faut faire quelque chose””.
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Brut.