Il a ouvert un restaurant zéro déchet à Dakar

Babacar Thiaw est le fondateur du "Copacabana", le premier restaurant zéro déchet du Sénégal. Passionné de la mer, il milite pour sa protection. Brut lui a rendu visite.

Le Copacabana, premier restaurant éco-responsable du Sénégal

On a une seule mer, on n'en a pas deux”. Babacar Thiaw est le gérant du premier restaurant zéro déchet du Sénégal, situé sur la plage du Virage. Alors qu’il apprend le nombre exorbitant de l'utilisation des bouteilles d’eau en plastique par an, 6240 pour être exact, il décide de faire de ce restaurant, le premier de son genre en matière d’écologie au Sénégal.“Qui peut me dire tout ce plastique-là où est-ce que ça va finir ? À ce moment-là, quand j'ai vu ce chiffre-là, ça m’a fait tiquer franchement. Et c'est là qu'on s'est dit qu’on allait le faire”. 

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À présent, les bouteilles d’eau sont consignées et ramenées à l’usine une fois utilisées. Babacar Thiaw favorise également l’économie locale dans sa démarche, en remplaçant les pailles en plastique par des pailles en typha, une plante typique des marais et des lacs. Son engagement se poursuit même sur son menu, avec uniquement des aliments de saison. “Pour ce qui est des jus, c’est selon la saison. Par exemple, des jus d'orange, on en a tout le temps. Pour les jus de pamplemousse, jus de mangue, de goyave, d’ananas ou de citron, c’est seulement quand c’est la saison”, raconte le gérant. 

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“Je fais ça sans rien attendre en retour”

Pour son engagement, le Copacabana a été labellisé par l'association Zéro déchet. “On a beaucoup de feedbacks positifs, que ce soit des associations environnementales, des universitaires et même de certains politiques. Parce qu'il y a la mairie qui commence à s'y intéresser de plus en plus. Tu vois, au Copacabana, c'est une petite structure, par rapport au pays entier, donc du coup, si les collectivités locales s'y mettent, franchement, on peut créer une vraie tendance qui peut avoir un effet vraiment positif”

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Pour lui, le but est, par son action, de répandre ses actions écologiques, pour que chaque personne devienne éco-responsable. “D'ici peut-être 50 ans, est-ce que ça sera toujours pareil si on continue de vivre à ce rythme et aussi avec ce style de vie ? Donc c'est à nous de prendre nos responsabilités. Les gens disent que ce sont des problèmes d'Occidentaux alors que moi, je dis que ce n'est pas le cas. Nous tous, on veut être dans un environnement agréable”.


Dans l’idéal, il souhaiterait que ses actions, comme celles qu’il entreprend dans son restaurant, soient adoptées durablement par des citoyens. “Mon but le plus important, c'est que les gens l'adoptent en style de vie, comme ça, ça peut changer notre quotidien. Je fais ça sans rien attendre en retour, parce que c'est quelque chose qui me passionne. Je suis passionné de la mer, et je sais que c'est mon playground, tu vois, c'est un espace de récréation. Donc moi, la question que je veux que les gens se posent la prochaine fois qu'ils vont aller à la plage, c'est: "Tiens, ce petit-là du village de Yoff, ou de Ouakam, qui n'a rien demandé est le terrain de jeu, qu'est-ce que je peux faire pour lui permettre de conserver cet héritage ?" C'est ça, ma question, vraiment, pour que les gens puissent être beaucoup plus responsables. Vous voyez, cette mer-là, il faut en prendre soin, tu vois. Parce que là, si on ne prend pas soin de cela, personne ne va le faire à notre place”. 

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