Nicolas, à la recherche de son chien volé

Le 21 février, Nicolas se fait voler son chien, Bayou, à Paris. 48h après son dépôt de plainte, l'enquête de police est classée. Mais lui ne baisse pas les bras. Accompagné désormais par des dizaines de bénévoles, il continue à tout faire pour le retrouver.

Remuer ciel et terre pour retrouver son chien Bayou


Bayou est un chien de 6 ans. Le 21 février, il est volé lors d’une promenade à Montmartre, dans un escalier. Depuis, son propriétaire désemparé, Nicolas, tente tout pour revoir son chien. Depuis son vol, Nicolas a placardé 2 500 affiches sur les murs de la capitale : “Je ne lâcherai jamais. C’est ma famille qu'on m'a arrachée. J'étais tout le temps avec lui. Je pense qu'en 6 ans, j'ai dû faire même pas une semaine sans mon chien”, explique Nicolas.


Le lendemain de l’enlèvement, il décide, avec sa compagne, de partir à la rencontre des commerçants qui pourraient avoir des caméras de vidéosurveillance, susceptibles de filmer le quartier. “J'ai ma copine qui me signale qu'il y a une caméra qui a l'air de filmer cette rue Seveste, là, qui donne directement sur le boulevard Rochechouart”. Sur cette caméra, Nicolas découvre le visage du ravisseur. 

Au Cambodge, des chiens enlevés et mangés


Le lendemain, il décide de montrer sa découverte aux enquêteurs, avec la preuve photographiée à l'appui. “Je lui demande s'il a cherché les vidéos et il me répond que l'enquête est classée par le procureur de la République, soit après 48 heures d'ouverture de dossier. C'est ça qui m'a tué. Moi le lendemain, je trouve cette caméra et les flics n’ont pas été la chercher avant 10 jours et ma plainte a été déjà classée depuis neuf jours”. Devant cette nouvelle, Nicolas ne sait plus quoi faire, mais ne perd pas espoir. “Je me sens complètement abandonné, donc je me bats avec mes armes”, affirme-t-il. 


Une forte communauté qui s’unit pour retrouver Bayon 


Même si Nicolas se sent seul, il peut compter sur l’aide d’une communauté qui s’est formée autour de lui. L’association Ziggy Angels lui a prêté main-forte pour les recherches. “On est juste un groupe de personnes bénévoles. Ça a démarré quand Ziggy, un chien, a été volé dans un restaurant, il y a bientôt 2 ans. Un groupe de bénévoles s'est formé pour le retrouver. On l'a finalement retrouvé à Cannes, alors qu’il avait été volé à Paris. Suite à ça, d'autres sont venus nous demander de l'aide et puis ça a pris de l'ampleur”, explique Cécile, représentante de Ziggy Angels. 


Wissam, un ami très proche de Nicolas a également participé aux recherches. “Quand c'est arrivé, j'ai posé une semaine de congé pour pouvoir aider Nicolas à retrouver son chien. Ce n’était pas possible de le voir comme ça. C'est un chien qui est sous traitement, qui a des besoins très spécifiques, d'imaginer qu'il est peut-être malheureux, qu'il est malade, qu'il est peut-être mort, on ne sait pas, et le fait de ne pas savoir, c’est horrible”, confie-t-il.  

Fourrure animale : on en est où ?


Face à ce “geste aussi dégueulasse d’un être vivant”, Nicolas n’aurait jamais imaginé autant de mobilisation. “Là, tu me vois debout, mais je l'ai pas toujours été. Quand ça m'est arrivé, j'ai eu 10 jours où je n'ai pas dormi, j'ai affiché toutes les nuits et puis au bout d'un moment, je me suis écroulé”, déclare Nicolas. 


Un cas loin d’être isolé


Cécile explique que le vol de Bayou n’est pas le seul cas. De plus en plus de chiens se font voler dans les jardins, dans la rue, devant les magasins ou les restaurants. Le mode opératoire est souvent similaire. L’individu prétexte vouloir caresser le chien et en profite pour détacher la laisse. Il n’existe pas de nombre précis concernant ces vols car certains propriétaires ne vont pas déposer plainte. 


Avec ces vols, les chiens peuvent être utilisés pour différentes raisons. On retrouve principalement le trafic avec les reventes des chiens ou la reproduction pour commercialiser les portées de chiots. Certains vols ont pour but de demander une rançon au propriétaire, pour organiser des combats ou pour la mendicité, livre Cécile. 


Pour Wissam, les vols de ce genre ne sont pas “anecdotiques” à Paris et en Île-de-France. Nicolas, lui, aimerait une meilleure prise en charge, avec des procédures de recherche active et des “facilités pour que tous les policiers du secteur, au moment où le vol se passe, reçoivent sur leur téléphone la photo du chien. Parce qu'on sait très bien que, dans ces cas d'enlèvement, c'est le temps qui joue”. 


Contactée par Brut, la préfecture de police de Paris n'a pas donné suite à notre demande d'information sur le dossier de Bayou. Le vol d’un animal de compagnie est passible d'une peine d'emprisonnement de 3 ans, ainsi que d'une amende de 45 000 €.

50 jours après avoir été volé, Nicolas retrouve son chien : on a suivi cette incroyable journée


Ma liste

list-iconAjouter à ma liste
avatar
Brut.