La distanciation sociale, ça existe aussi chez les abeilles

Mesures d'hygiène, distanciation sociale… Les abeilles aussi s'organisent face à la propagation de maladies.

Les gestes barrière chez les abeilles


Les humains ne sont pas les seuls à pratiquer la distanciation sociale ou le lavage systématique pour se protéger des virus : les abeilles y pensent elles aussi !


Chez les abeilles comme chez les humains, la vie en groupe facilite la propagation des maladies au sein des populations. Pour se protéger, ces petits insectes possèdent des dispositifs étonnants. Alison McAfee, chercheuse spécialisée dans les abeilles à NCSU, nous en dit plus.


Les mesures d'hygiène


Les abeilles collectent de la résine anti-microbienne issue d’arbres et l'utilisent pour recouvrir l'intérieur de la ruche, comme une couche anti-microbienne. Elles prêtent une attention particulière à l'entrée de la ruche. On pense que c'est pour les ouvrières, qui entrent après avoir été au contact de pathogènes dans l'environnement, potentiellement par contact avec d'autres abeilles butinant les mêmes fleurs ou avec un virus laissé par une abeille sur l'une de ces fleurs.


Les ouvrières reviennent ensuite à la ruche, où se trouve cette sorte de paillasson anti-microbien qu'elles doivent franchir chaque fois qu’elles entrent. C'est comme se laver les mains quand on rentre à la maison ou utiliser du gel hydroalcoolique quand on va au supermarché. Ça limite le nombre de pathogènes que l’on peut transmettre. Parfois, quand la colonie tombe malade, les ouvrières vont collecter plus de résine. C'est comme de l’automédication.


La distanciation sociale


Dans les colonies d'abeilles, différents groupes d'ouvrières effectuent différents travaux. Les jeunes abeilles travaillent en général à l'intérieur de la ruche et n’en sortent pas. Elles entretiennent le couvain, nettoient les nids, nourrissent la reine… Les abeilles plus âgées sortent butiner, ce qui est un travail beaucoup plus risqué. Elles ont plus de chance d'être exposées à différents agents pathogènes en interagissant avec d’autres abeilles ou des fleurs.


En gardant les plus jeunes abeilles à la ruche pour s'occuper des tâches nourricières et en envoyant les abeilles plus âgées faire des travaux plus risqués, la ruche crée une sorte de barrière sociale autour des larves vulnérables et de la reine. En ayant seulement les nourrices en contact avec elles, ça limite vraiment les interactions que les butineuses ont avec ces individus vulnérables. C'est une sorte de distanciation sociale.


L'exclusion


Les ouvrières vont rechercher et éliminer les larves et les pupes contaminées de la ruche : on appelle ça le comportement hygiénique. Les ouvrières savent qui commence à être malade grâce au changement d’odeur. Elles peuvent détecter les premiers symptômes de la maladie en sentant une modification dans l'odeur que les larves dégagent.


L'idée est qu'en détectant et en éliminant rapidement le couvain contaminé avant que l'agent pathogène qu'il contient ne devienne contagieux, elles peuvent réduire la transmission de maladies au sein de la colonie. C'est une sorte de quarantaine ou de distanciation sociale, parce que le but est de limiter les contacts entre le couvain malade et les ouvrières en bonne santé. Mais au lieu de soigner le couvain malade et de le ramener à la vie, elles l’ostracisent et le laissent mourir à l'extérieur de la ruche.


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