Dans l'objectif de Thomas Pesquet

Depuis l'espace, Thomas Pesquet a pu contempler la beauté de la Terre… mais aussi les conséquences néfastes des activités humaines. Parmi toutes les photos qu'il a prises, voici celles qui l'ont marqué.

“On se sent impuissants”


“On est d'abord attiré par ce qui est joli, par la beauté de la Terre, parce que c'est fascinant, et puis c'est magnifique. Mais très rapidement, on se rend compte, en fait, qu'à droite, à gauche, il y a des petits trucs qui ne vont pas, qu'on voit les traces du dérèglement climatique, qu'on voit, malheureusement, les activités…” Thomas Pesquet, astronaute français, a réalisé sa deuxième mission dans la Station spatiale internationale (ISS) courant 2021. Pendant ces 6 mois dans l’espace, il a pris des milliers de clichés de notre planète Terre, vue sous tous les angles. Il les a diffusées sur ses réseaux sociaux. Mais depuis la station, il a notamment été témoin des actions de l’homme sur la nature. “Globalement, on voit très, très nettement où se trouve l'homme et où l'homme n'est pas.”

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“On voit aussi qu'on est concentrés près des côtes, on a l'impression qu'on est partout sur la planète. Mais il y a d'immenses zones au milieu des continents, que ce soit dans les Andes, la forêt amazonienne, le Sahara, la jungle subtropicale en Afrique ou la Sibérie, où il n'y a presque personne, enfin, beaucoup moins de densité. Ça, ça se voit la nuit, parce que la nuit, on voit bien les lumières. De jour, on se rend compte que, très souvent, la beauté d'un endroit est quasiment inversement proportionnelle à la densité de population. L'humain fait des formes géométriques, fait des beaux carrés, fait des formes bien parallèles, fait des routes bien droites, etc., la nature beaucoup moins”, explique-t-il. Mais Thomas Pesquet a surtout vu, lors de sa mission dans l'espace, l’impact des grands incendies, comme il le montre dans les photos qu'il a prises. “On se sent impuissants, en fait, on se sent même peut-être un petit peu coupable, parce que le dérèglement du climat, c'est un petit peu tout le monde, malheureusement. Donc on se dit : mince, nous on est là bien à l'abri à regarder ça, mais là, dedans, il y a des gens, il y a des pompiers qui se battent, il y en a qui meurent, d'ailleurs, ça arrive. Et puis il y a des gens qui ont leurs maisons qui partent en fumée, il y a évidemment beaucoup de nature qui part en fumée, donc, bah c'est un sentiment vraiment un petit peu bizarre”, explique l'astronaute.

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“On essaie de faire ce qu'on peut, parce que c'est vrai que les astronautes peuvent être appelés sur des catastrophes à réagir. En fait, le centre de contrôle nous dit : ‘On aurait besoin de vos photos de ces zones-là pour aider les secours sur place.’ Évidemment, on s'exécute avec plaisir, mais on se sent un petit peu impuissant. Et on est un peu en colère, on se dit ‘mais attends, qu'est-ce qui fait que ça, c'est en train de se passer ?’ Et puis voilà, en redescendant de la Station spatiale, il y a beaucoup de gens qui ont une sensibilité quand même beaucoup plus grande sur les problèmes environnementaux qu'en partant. (...) Pour les gens de ma génération… Il y a 20 ans, ce n'étaient pas des sujets quand moi, j'étais étudiant. Peut-être qu'aujourd'hui, ça l'est beaucoup plus, et tant mieux. De prendre ce recul, c'est bête, mais c'est vraiment le recul de mettre tous ces phénomènes-là à l'échelle humaine, de ce qu'on peut percevoir, ça change vraiment la perception”, pense Thomas Pesquet.

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