Visite d'un jardin-forêt 100 % autonome en France

"Ça a été planté une fois ici et aucun entretien depuis. Ça marche tout seul." Dans son jardin-forêt, Rémi Kulik cultive toutes sortes de fruits et légumes de façon presque autonome. Rémi Kulik, fondateur du jardin d’Emerveille et auteur du “Guide du jardin forêt”. Visite guidée.

“Je suis passionné de légumes qui produisent tout seul”


Là, on arrive dans la partie la plus dense du jardin-forêt, une des premières zones qui commence à se refermer avec une canopée qui se forme au-dessus. Ça crée un écosystème qui permet ensuite de cultiver d'autres choses”. Fruits, légumes, ortie, mélisse, sarrasin, houblon… Rémi Kulik, fondateur du jardin d’Emerveille et auteur du “Guide du jardin forêt”, nous fait visiter son jardin forêt, dans lequel tout “pousse tout seul”.

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“Je suis passionné de légumes vivaces surtout, des légumes qu'on n'a pas besoin de cultiver, de travailler plus que ça pour que ça produise tout seul. Je ne suis pas dans mon jardin 7 heures, 10 heures par jour, comme parfois peuvent l'être certains agriculteurs. Donc pour moi, plus ça travaille tout seul, plus, moi, ça me libère du temps. J'aime bien me dire chercheur en jardin-forêt. Je ne sais pas si j'ai envie qu'on m'appelle comme ça...”. 

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Zone ombragée ou en plein soleil, chaque plante est placée dans un lieu stratégique


Sur ses terres, chaque plante se voit dédié un endroit spécifique et surtout, stratégique. Dans les zones protégées par des canopées, “on va adapter plus des fruits à coque, du genre noix, châtaignes… Dès qu’on va se rapprocher d’une zone un peu plus ouverte, on va avoir de plus en plus de plantes de lisière. On va avoir des noisetiers en bordure, les pommes, les poires, les pêches, les cerises, etc. Si on descend un petit peu dans les buissons, on va avoir tout ce qui est : mûres, framboises, groseilles, cassis, etc”. 

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“Ensuite, en redescendant vers la partie prairie, on va avoir tout ce qui est légumes, qui a besoin de plein soleil, mais qui a besoin quand même d'avoir la fraîcheur qu'apporte la forêt derrière, comme des courges. Si on continue à se rapprocher de la prairie, on va pouvoir avoir des céréales, du maïs, du sorgho, qui ont leur place dans le potager mais plus en zone ensoleillée. Et puis ensuite, ça peut être des aromatiques, des plantes vraiment de plein soleil”.

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Un écosystème beaucoup plus “productif et résilient”


“Une question qu'on me pose souvent, c'est : au bout de combien de temps un jardin-forêt va être productif ? Et j'aime bien faire la chronologie. On va commencer à planter de suite des arbres fruitiers, puisqu'un arbre fruitier va pousser en 5 - 7 ans. Au pied de l'arbre fruitier, on va y mettre des petits fruits, cassis, groseilles, etc., qui vont être en pleine production au bout de 3 ans. Au pied de ces petits fruits, on va pouvoir commencer à cultiver des légumes : des tomates, des courgettes, qui vont être productives au bout de 3-4-5 mois. A côté de ça, des salades vont être prêtes en 2 mois. On a le radis “18 jours”, qui produit au bout de 18 jours en général” détaille Rémi Kulik.

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L'idée de créer un écosystème complet et d'avoir un taux de matière organique dans le sol qui fait éponge, et il y a besoin de beaucoup moins arroser. Puis mélanger les plantes entre elles. Aucune plante dans la nature, aucun être vivant, dans la nature ne fonctionne tout seul. Tout fonctionne en interaction”. Avec cet écosystème, il affirme “arriver à avoir des choses qui sont productives et plus résilientes que ce que fait l'agriculture monospécifique conventionnelle. Je ne sais pas pourquoi on n'y va pas plus vite. C'est étonnant”. Rémi Kulik gagne sa vie par les contenus qu’il produit sur sa chaîne YouTube, mais aussi les formations de pépiniériste ou de jardin-forêt qu’il donne et de la pépinière qu’il possède. 

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