Guillaume Canet pour la sauvegarde de l'agriculture paysanne

"200 fermes disparaissent par semaine…" Plutôt que de vendre ses terres au plus offrant en partant à la retraite, Bernard a préféré transmettre son exploitation à de jeunes agriculteurs motivés, pour qu'elle reste agricole. L'acteur Guillaume Canet les a rencontrés.

“Si on avait fait le choix de l’argent, on démembrait l’exploitation”


“200 fermes disparaissent par semaine et c’est la raison pour laquelle je suis ici, dans le Loiret, avec l’association Terre de liens, un mouvement citoyen qui permet de faire le lien entre des agriculteurs qui partent par exemple à la retraite”, explique Guillaume Canet. L’acteur s’engage aux côtés de Terre de liens. Leur but: protéger les terres agricoles lors du départ à la retraite des paysans, en faisant le lien avec les nouvelles générations. L'association a déjà acheté plus de 300 fermes depuis 2003 grâce aux dons et à l'épargne solidaire. Elle loue ses fermes à bas coût à des agriculteurs qui s'engagent dans une démarche respectueuse de l'environnement. C’est le cas de Bernard Jacquet, qui a légué sa propriété à Hugo Pobelle, éleveur à la ferme de La Chesnaie.
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Des difficultés à trouver un repreneur


“Lorsqu’on a trouvé l’exploitation, on avait comme projet d’une dizaine d’hectares, on en a 44, donc il a fallu qu’on trouve une nouvelle activité pour utiliser les parcelles, donc on a rajouté l’ovin. Il a fallu qu’on adapte notre projet à l’opportunité qu’on a eue avec Bernard”, explique Hugo. Une fierté pour Bernard. “La volonté était là de transmettre pour faire de l’agriculture. Je regardais la courbe démographique et je me disais : ‘Je vais être en plein dans une phase où il y a beaucoup d’agriculteurs qui vont arrêter, est-ce qu’on trouvera quelqu’un pour reprendre ?’ La reprise du capital d’exploitation, plus de foncier, faisait que trouver le candidat était difficile.”
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Hugo avait lui le souci inverse. “Beaucoup de difficultés à trouver parce qu’on avait soit des grandes exploitations avec bâtiment ou sans bâtiment, ou à l’inverse des tout petits bouts de parcelles où il n’y avait pas de maison, pas de possibilité de construire.” Élodie Lavy a repris le terrain avec Hugo. Elle ajoute : “Il y a des agriculteurs aussi qui veulent rester sur place. On a deux enfants, on a des ateliers qui nécessitent une surveillance pluriquotidienne, donc c’est vrai qu’on ne pouvait pas se permettre d’habiter même à 10 minutes ou 5 minutes. C’est invivable au niveau du travail.”
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Préserver les terrains avant tout


“Si on avait fait le choix de l’argent, on démembrait l’exploitation”, avoue Bernard. “On a des gens qui étaient… Comme on est en bordure de forêt, il y a le mec qui rêve qu’il va tirer un sanglier un matin, il veut 20 hectares, l’autre il a 5 chevaux, il veut aussi 20 hectares. On s’est fait des ennemis, et pas agricoles, des gens avec le besoin de posséder.”
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“Dans le cas de Bernard, il y a une volonté aussi que ses terres, qui ont été développées, qui ont été travaillées pendant des années par sa famille, par ses parents, ses grands-parents, il n'a pas envie que ça devienne un complexe ou un golf… Il a envie que ça reste des terres agricoles, et ce qui est en plus compliqué, c’est que la jeune génération, ils galèrent à trouver des terres. Les terres sont souvent à des tailles énormes, pour investir dans une ferme de cette taille-là, c’est très, très compliqué quand même financièrement”, précise Guillaume Canet.
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