Cet UAPED reçoit les mineurs victimes de violences

À l'hôpital d'Orléans, ce service accueille les enfants qui ont connu des violences. Victimes ou témoins, ils sont là pour raconter leurs histoires. Un moment compliqué, rendu possible par l'équipe mais aussi par Orko, un chien d'assistance, là pour apaiser les enfants. On y était une journée.

L’Unité d’accueil pédiatrique enfants en danger (UAPED) d’Orléans est “un service où on accueille les enfants et les adolescents jusqu'à 18 ans, à qui il a pu arriver quelque chose ou qui ont vu des choses. C'est toujours, on le sait, des choses un peu compliquées à expliquer (pour les enfants)” explique Marie-Laure Toulmé, infirmière à l'UAPED d'Orléans. Ici, les enfants qui sont accueillis ont été victimes ou témoins de maltraitance physique, psychologique, sexuelle ou de négligence. “A l’UAPED, on voit beaucoup d'histoires passer, et ça passe donc sur tous types de maltraitances. On a les maltraitances volontaires, donc les coups et blessures volontaires, donc les parents ou les grands-parents ou les oncles qui frappent les enfants. On a aussi tout un tas de maltraitances sexuelles, donc qui vont de l'agression sexuelle jusqu'au plus grave, jusqu'au viol aussi. (...) Et on a aussi tout ce qui est maltraitances, entre guillemets, "involontaires”, donc tout ce qui est délaissement de l'enfant, ou alors une privation de soins non volontaire, ou alors quand il y a des négligences, tout simplement, aussi” indique Vincent Meslin, gendarme. 

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“Dans les UAPED, l'enfant va se déplacer à l'hôpital et ce sont les professionnels qui vont se déplacer auprès de lui”


L'intérêt de l'UAPED, c'est qu'il y ait une équipe pluridisciplinaire qui travaille tant la partie médicale que judiciaire pour effectivement entendre l'enfant une seule fois, dans un même lieu et qu'on puisse effectivement avoir une évaluation de la situation pour savoir si l’enfant est en danger ou en risque de danger” précise Laetitia Saïl, assistante sociale à l'UAPED d'Orléans. Pour mettre en confiance les enfants, Orko, le chien d’assistance, est là. “Le chien d'assistance judiciaire, sa fonction première, c'est d'assister les enfants au moment de l'audition, qui est le seul moment où on ne peut pas aider les enfants parce que les enfants sont tout seuls avec l'enquêteur. Il fait partie de l'équipe et du personnel, mais il monte en compétence aussi” explique Barbara Tisseron, pédiatre et médecin légiste à l'UAPED d'Orléans. 

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Au total, cette structure comprend “deux médecins pédiatres légistes, trois collègues psychologues, assistantes et deux infirmières qui sont le fil rouge sur l’unité” décrit Laetitia Saïl. Vincent Meslin, gendarme, rappelle que les enfants sont auditionnés dans le cadre d’une enquête judiciaire. “Il faut le garder à l’esprit. En fonction de l'âge, surtout pour les petits, on évite de poser des questions suggérées. Parce que le risque de poser une question à l'enfant, en disant : “Est-ce que c’est un tel qui t'a fait telle chose ?”, c'est que, soit parce qu'il s'en souvient plus ou soit parce qu'il en a tout simplement marre de nous parler, eh bien il va nous répondre pour nous faire plaisir. Et donc il pourrait très bien répondre oui à la question en disant : "Oui c'est papa, oui c'est maman, oui c'est tonton, oui c'est tata”, alors qu'en fait, ces personnes-là n'ont absolument rien fait. C'est juste qu'il en a marre de nous parler et il veut trouver un moyen de quitter la salle d'entretien en disant : "Bah oui, c'est ça”, comme ça il ne m'embête plus, il me pose plus de questions”. 

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Si on ne bénéficie pas d'une UAPED quand on doit porter plainte avec son enfant quand on doit porter pour des faits de viol, par exemple, ou d'agression physique, il faut que l'enfant soit auditionné dans une gendarmerie ou dans un commissariat de police, puis il verra un médecin, une psychologue, dans des temps différents. Alors que dans notre UAPED et dans les UAPED qui se développent maintenant beaucoup en France, l'enfant va se déplacer à l'hôpital et ce sont les professionnels qui vont se déplacer auprès de lui” conclut Marie-Laure Toulmé, infirmière. 

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