Catacombes de Paris : plongée dans la ville interdite (avec Axolot)

Pour Brut, Patrick Baud part à la découverte d'une ville sous la ville, les 300km de galeries souterraines interdites d'accès que l'on appelle les Catacombes de Paris.

Immersion dans les catacombes


Brut vous emmène dans les anciennes carrières souterraines de Paris avec le YouTubeur Patrick Baud, alias Axolot.


Le sous-sol de Paris, c'est plusieurs milliers de kilomètres de galeries qui contiennent notamment les égouts, le métro et les catacombes. Mais en réalité, ce qu'on appelle les catacombes, ce sont les anciennes carrières souterraines de la ville.


À elles seules, ces catacombes constituent près de 300 kilomètres de galeries. Parfois, au détour de l’une d’entre elles, on tombe sur une plaque qui indique en-dessous de quelle rue on se trouve. Comme une version souterraine, parallèle et inversée de la ville.


Bunkers et fossiles


« Au XVIIIe siècle, il y avait tellement de galeries sous Paris que la ville menaçait de s'effondrer. Alors on a créé l'Inspection générale des carrières pour consolider les sous-sols. 1777 marque la toute première consolidation », explique Louise, cataphile. Pendant la Seconde Guerre mondiale, on a construit des bunkers dans les catacombes. Encore aujourd'hui, on y trouve un bunker de la collaboration, un bunker de la résistance et un bunker allemand. On peut également voir des installations électriques et de vieilles portes blindées.


Contrairement à ce qu'on pourrait croire, l'eau des galeries n’est pas du tout celle des égouts, elle est très propre. Les seules impuretés sont le calcaire qu'on remue en marchant. Autre curiosité : de petits escargots qu'on voit incrustés dans la roche. Ce sont en fait des fossiles qui datent de l'époque où Paris était sous la mer, il y a environ 250 millions d'années !


« Quand je suis sous terre, je me sens sereine, apaisée »


Toutes les œuvres qu'on peut voir dans les catacombes, toutes les installations, constituent une culture à part entière. Cette culture est entretenue par une véritable communauté souterraine qu'on appelle les cataphiles. « On peut venir y chercher de la tranquillité, mais on peut venir aussi y faire la fête, voir ses amis. Tout ça crée une grande communauté, avec des gens très différents, tous reliés par cette passion. On est coupés du monde extérieur, on n'a pas nos téléphones, on arrête d'être connectés », explique un cataphile.


« Quand je suis sous terre, je me sens sereine, apaisée, je me sens bien. Pour moi, c'est aussi le plus grand endroit naturel de Paris. On est entouré de pierres… Alors ça ne ressemble peut-être pas à de la nature pour tout le monde, mais ça en est », assure Louise.


Les ossements de milliers de Parisiens


Avant Internet, les cataphiles se laissaient des messages sur papier qu'ils cachaient dans les catacombes. Aujourd'hui, la tradition continue, et on trouve parfois des tracts, avec la date à laquelle le tract a été déposé et le nom du cataphile.


Au XVIIIe siècle, les cimetières de Paris débordaient, en particulier celui des Innocents. C’était devenu un vrai problème de salubrité publique, avec des odeurs cadavériques insupportables pour la population. On a donc transféré les ossements dans les catacombes, qu’on peut toujours voir aujourd’hui. Des ossements de milliers de Parisiens se sont donc retrouvés entassés ici dans l'anonymat le plus total.


S’y rendre est très dangereux et passible d'une amende


Les catacombes sont visitées depuis des siècles et on y trouve des traces de toutes les générations qui s'y sont succédées. On peut notamment voir un dessin au fusain qui date de la révolution de 1848. Car les catacombes, c'est aussi un musée d'art. On y trouve des sculptures, comme un golem qui soutient le plafond – qu'on appelle « le ciel » – des fresques et des peintures de toutes les époques. La fresque la plus célèbre de ce lieu : une superbe reproduction de La Vague de Hokusai.


Les catacombes ont toujours suscité bien des fantasmes ésotériques. Au XIXe siècle, des charlatans faisaient descendre les gens de la bonne société dans les sous-sols pour leur présenter le diable. Il y avait tout une mise en scène avec des boucs, des complices, un vrai spectacle sons et lumières.


Attention : cette vidéo a pour but de vous faire découvrir le monde souterrain des catacombes, mais pas de vous inviter à y descendre. S’y rendre est en effet passible d'une amende, et ça peut être très dangereux. Si vous souhaitez découvrir le Paris souterrain, préférez les catacombes officielles qui se trouvent place Denfert-Rochereau…


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