Corse : retour sur 50 ans de lutte pour l’autonomie

Gérald Darmanin vient de rouvrir la question de l’autonomie de la Corse. Retour sur 50 années de lutte pour l’autonomie de l’île.

Un sujet déjà central en 1974


Il y a quelques jours, l’assassin présumé du préfet de Corse Erignac s’est fait violemment agressé en prison. Partout en Corse, des manifestations ont éclaté à la suite de l’agression d’Yvan Colonna, relançant le débat de l’autonomie de la Corse.


En 1974, cette question était déjà d’actualité. Retour en arrière avec ce reportage télévisé de l’époque. Le journaliste commente les slogans qu’il voit affichés sur les murs de l’île : “Autonomie : le mot est lâché. Trois slogans résument à eux seuls l’histoire des autonomistes.


En 1958, on revendique l’égalité. Il s’agit de combler le fossé qui sépare la Corse des autres régions françaises. Le slogan est alors : “Français à part entière.”


Plus tard, la revendication devient culturelle et ethnique. La solution proposée, c’est le régionalisme, le slogan : “Français, mais Français à part.”


Aujourd’hui, la revendication est politique. La solution choisie, c’est l’autonomie, à ne pas confondre avec l’indépendance. C’est un cadre institutionnel qui permettrait aux Corses, tout en restant dans la légalité française, de décider eux-mêmes de leur destin. D’où le slogan : “La Corse aux Corses.”


Origines et revendications, voici ce qu’est le nationalisme en Corse.


“Sauver à tout prix notre peuple en péril”


Un Corse dans le reportage témoigne : “L’autonomie est un moyen adapté à la survie et à l’épanouissement de notre peuple, c’est une mesure conservatoire, c’est-à-dire que ce qui est fait aujourd’hui contre les Corses pourrait demain être défait par eux.


Il ne s’agit nullement de séparatisme, mais il s’agit d’une volonté affirmée de sauver à tout prix, et quel qu’en soit le prix, notre peuple en péril.”


Le journaliste explique que la Corse compte à l’époque quatre mouvements autonomistes : l'Action pour la renaissance de la Corse, l'ARC, le Parti du peuple corse, l'Union de la patrie corse et le Parti corse pour le progrès.


“Le jeu électoral, nous l’avons accepté parce que c’est une tribune importante”


Dans le reportage, le journaliste introduit Dominique Alfonsi, leader du PCP, “le seul mouvement autonomiste à avoir accepté le jeu électoral aux dernières élections cantonales.


Farouche adversaire des clans, Dominique Alfonsi ne se fait aucune illusion sur ses chances électorales. Pour lui, l'élection ne peut pas être un but, mais seulement un moyen.”


Dominique Alfonsi : “L'engagement politique, chez nous, il est constant, puisque la revendication corse est une revendication éminemment politique.


Quant au jeu électoral, nous l'avons accepté malgré les difficultés qu'il comporte ; parce que pour nous, c'est une tribune, une tribune importante qui nous permet de développer nos idées.”


En 2022, la lutte pour l'indépendance est toujours d'actualité. En 1976, le FLNC a été créé. Utilisant la violence dans un premier temps. Des bombes sont posées dans des résidences secondaires. Les politiques au service de la France restent sur leurs positions.


Plus de 30 ans plus tard, le groupe dépose les armes et souhaite privilégier le dialogue avec Paris, le président de la République et l'Etat. En 2015, les nationalistes emmenés par Gilles Simeoni remportent la victoire aux élections régionales.


Depuis la violente agression d'Yvan Colonna en prison, les militants nationalistes réclament justice. Des manifestations se déroulent partout sur le territoire, à Ajaccio, Bastia et Calvi.


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