Élodie, Yassin et Marouan aident les sans-abri malgré le confinement

"Si on ne le fait pas, qui va le faire ?" Brut a suivi Élodie, Yassin et Marouan lors de leurs maraudes.

Jeunes des quartiers populaires, ils aident les sans-abri


Élodie, Marouan et Yassin continuent leurs maraudes malgré le confinement. Brut les a suivis pendant une soirée.


« Si on n’aide pas les autres, qui va le faire ? » s’interroge Marouan. Avec Yassin et Élodie, ce jeune issu d’un quartier populaire fait des maraudes plusieurs soirs par semaine. Tous les trois distribuent des produits de première nécessité aux personnes vivant dans la rue, malgré l’épidémie de Covid-19. Brut les a suivis dans la nuit du 25 avril.


« L’important, c’est le contact humain »


En une soirée, les trois jeunes ont distribué près de 80 repas à des personnes sans-abri avec l’association Niya Help. Certains soirs, ils leur fournissent également des vêtements et des produits d’hygiène, en fonction des dons et des besoins. Mais Yassin insiste : « Avant même de parler de plats distribués ou de boissons, l’important, c’est le contact humain. C’est faire comprendre à la personne qu’on est sensible à sa situation. Qu’on a envie de partager un moment avec elle. »


Bien qu’issue d’un milieu défavorisé, Élodie considère quant à elle que tous trois sont privilégiés par rapport à ceux qu’ils épaulent : « On a rencontré des personnes qui étaient enseignants, qui travaillaient à l’armée, qui faisaient des métiers comme vous et moi. »


« L’entraide et la solidarité, c’est quelque chose qu’on connaît depuis pas mal de temps »


Pour Yassin l’épreuve du confinement a permis de révéler que les habitants des banlieues n’étaient pas moins engagés que les autres, et c’est un euphémisme. « Déjà, quand on vit dans ce type de quartiers, l’entraide et la solidarité, c’est quelque chose qu’on connaît depuis pas mal de temps. On a été éduqués à travers tout ça. Forcément, aujourd’hui, le fait de vouloir aider son prochain et d’être sensibles à ces personnes qui ne peuvent pas subvenir à leurs propres besoins, ça devient important pour nous. »


Élodie abonde en sons sens : « On se rend compte une fois de plus que dans les quartiers populaires – que ce soit Saint-Denis, Stains ou Argenteuil – c’est là où il y a le plus de solidarité. Des mamans fabriquent des masques, des jeunes vont distribuer du gel hydroalcoolique…Et dans les associations, il y a des regroupements de plusieurs actions. On prépare des courses pour les plus démunis, les personnes isolées, les personnes âgées, les personnes malades. »


« Ceux qui étaient déjà en difficulté le sont encore davantage* »


L’action sociale s’est d’ailleurs décuplée depuis le confinement, selon la jeune fille. « Il y a un mois, il y avait vraiment beaucoup moins d’associations », affirme-t-elle. Elle espère que ce réveil permettra de mieux subvenir aux besoins des plus démunis, qui se retrouvent dans la plus grand des vulnérabilités. « Ce qu’on vit au quotidien, ça s’accentue avec cette période de confinement. Ceux qui étaient déjà en difficulté le sont encore davantage. »


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